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Russie : faible participation et accusations de fraudes aux élections locales

Le Vif

Les Russes ont boudé les urnes dimanche pour des élections locales qui constituaient la dernière consultation électorale avant la présidentielle de mars prochain, plusieurs opposants y voyant le résultat d’une stratégie du pouvoir visant à décourager toute aspiration au changement.

L’opposition a également dénoncé de nombreux cas de fraudes au cours des quelque 6.000 scrutins organisés dans 82 régions pour élire 16 gouverneurs régionaux et de nombreux conseils municipaux, à Moscou notamment.

La plupart des résultats définitifs n’étaient attendus que dans la nuit mais les premiers résultats d’élections de gouverneurs étaient largement favorables au parti proche du Kremlin Russie unie, qui avait remporté il y a un an la majorité absolue aux législatives.

Le Premier ministre Dmitri Medvedev, cité par les agences de presse russes, a jugé le bilan « très favorable » à Russie Unie, dont il est le président.

Bien que très variés selon les régions, les taux de participation ont été dans l’ensemble faibles, en particulier à Moscou où la Commission électorale parle de 14% à 15% en se fondant sur les chiffres disponibles deux heures avant la fermeture des bureaux de vote.

Le vote est particulièrement suivi dans la capitale où un nombre sans précédent de candidats de moins de 35 ans (2.800 sur 7.600) se sont présentés pour pourvoir environ 1.500 sièges de conseillers municipaux.

De nombreux commentateurs y ont vu le résultat des manifestations organisées au printemps par l’opposant Alexeï Navalny qui ont surtout mobilisé des étudiants, voire des adolescents. L’opposition libérale espérait ainsi pouvoir arracher quelques sièges et avait dénoncé ces derniers jours le silence des autorités municipales concernant le scrutin de ce dimanche, organisé dans l’indifférence générale.

Un représentant du parti libéral Iabloko, Sergueï Mitrokhine, a accusé les autorités de vouloir « par tous les moyens inoculer au peuple un sentiment d’impuissance électorale (…) pour que restent au pouvoir ceux dont ont besoin les autorités moscovites et fédérales ».

Il a dénoncé de nombreux cas de fraudes, de même qu’Alexeï Navalny et l’ONG Golos qui a recensé plus de 500 plaintes concernant des bourrages d’urnes, des abus du vote à domicile ou des pressions sur les fonctionnaires.

Fort d’une popularité considérable, Vladimir Poutine n’a pas officiellement fait part de ses intentions pour la présidentielle de mars mais il devrait sauf énorme surprise se présenter pour un quatrième mandat de six ans.

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