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Reynders: « La lutte contre la déforestation doit aussi concerner l’Afrique »

Le Vif

Si les feux de forêt en Amazonie suscitent un émoi légitime, la réflexion sur la lutte contre la déforestation doit être menée de manière plus large et concerner aussi l’Afrique, a affirmé vendredi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, à l’issue d’une discussion à Helsinki sur ce thème avec ses homologues européens.

« Il faut préparer une réflexion plus large pour préserver ce qui est considéré comme un bien public. Et intégrer aussi l’Afrique subsaharienne, qui partage cette problématique. On doit notamment se poser la question de l’accès aux terres arables pour les populations locales, voir quelles autres formes de développement peuvent répondre à leurs besoins », a fait valoir M. Reynders.

Un autre levier à ses yeux est celui des accords commerciaux comme le Mercosur, a-t-il noté, une semaine après que le président français Emmanuel Macron eut retiré son soutien à cet accord pour cause d’inaction environnementale du Brésil.

« Doit-on accepter des viandes et des produits issus de zones qui ont été soumises à la déforestation ? Et comment contrôler? »

A ses yeux, le nouveau Parlement européen, ainsi que la future Commission européenne – pour laquelle il est le candidat de la Belgique -, devront se positionner. « L’UE doit être capable de montrer l’exemple », tant dans l’intégration des accords de Paris aux accords commerciaux que dans le respect des droits humains.

Un autre territoire menacé par les agressions sur l’environnement avait été placé par la Finlande à l’agenda des ministres européens des affaires étrangères: l’Arctique, pour lequel la Commission européenne ne s’est véritablement positionnée qu’il y a trois ans.

Cette partie du globe suscite un intérêt géopolitique croissant des grandes puissances, comme en a témoigné la récente tentative des Etats-Unis de Donald Trump d’acheter le Groenland au Danemark. La Russie et la Chine se montrent aussi avides de nouvelles voies de transport, plus courtes, et de l’exploitation des ressources. Les populations locales et l’environnement en sont déjà menacés.

L’institution intergouvernementale de référence à ce sujet reste le Conseil de l’Arctique, dont les membres permanents sont les États ayant une partie de leur territoire dans cet espace septentrional. L’Union européenne essaie d’y acquérir le statut de membre observateur, mais la Russie – membre permanent – bloque tant que l’UE lui impose les sanctions édictées en réponse à l’annexion de la Crimée.

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