Arrivée de Didier Reynders à Congo Brazzaville le 11 septembre 2018 © Belga Image

Reynders en Afrique: RDC et relations bilatérales au programme

L’évolution de la situation en République démocratique du Congo (RDC), où des élections sont prévues en décembre, a occupé une part importante de la visite d’une semaine du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, sur le continent africain.

Lors d’entretiens avec ses homologues angolais, sud-africain, béninois et du Congo-Brazzaville, M. Reynders a en effet systématiquement abordé cette thématique. « Nous souhaitions échanger nos analyses de la situation avec les acteurs de la région, notamment dans la perspective de notre présence au Conseil de sécurité de l’ONU » (2019-2020), a-t-il expliqué, alors que des élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues en RDC le 23 décembre. « Tout le monde souhaite que la Constitution soit respectée et qu’un véritable dialogue entre les acteurs ait lieu, conformément à l’accord intercongolais de la Saint-Sylvestre », a souligné le ministre belge après ses différents contacts en Afrique. D’après lui, abstraction faite du retard dans l’organisation du scrutin, des éléments positifs sont à noter: la fixation d’une date pour l’élection et l’annonce par le président Joseph Kabila qu’il ne briguera pas de nouveau mandat.

Des questions se posent toutefois toujours quant à la capacité des autorités locales d’organiser des élections véritablement « libres, inclusives et transparentes ». Le fait que plusieurs candidats de l’opposition aient été disqualifiés ces dernières semaines, ainsi que le risque de tensions que ces décisions entraînent sont d’autres motifs de préoccupation. Alors que Kinshasa refuse toute aide extérieure, l’aspect logistique de l’organisation du scrutin pourrait également constituer un élément problématique.

Malgré ces écueils, les acteurs régionaux se disent toujours prêts à oeuvrer pour que les élections se tiennent d’ici la fin de l’année. L’Afrique du Sud notamment, dont la crédibilité internationale a été mise à mal sous la présidence de Jacob Zuma, a « une vraie volonté de s’investir » pour que le processus électoral aboutisse, a expliqué M. Reynders. Lors de la visite de ce dernier, la Belgique et la nation arc-en-ciel, qui siègeront simultanément au Conseil de sécurité des Nations Unies, ont en tout cas convenu de suivre la situation en RDC de près. En Angola, le ministre Reynders et son homologue local Manuel Augusto ont également rappelé qu’ils partageaient la même ligne sur le dossier congolais. Dans un communiqué, ils ont souligné « l’importance d’un processus véritablement inclusif qui puisse aboutir à la tenue d’élections crédibles, libres et transparentes le 23 décembre, conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre et au calendrier électoral approuvé à cette fin ».

D’après eux, ces « facteurs sont indispensables pour arriver à un résultat accepté par toutes les parties et une stabilisation durable en RDC ». La Belgique, tout en insistant sur la tenue d’élections crédibles, est aussi dans une logique d’apaisement avec Kinshasa. Dans ce cadre, une rencontre entre M. Reynders et le ministre congolais des Affaires étrangères, Leonard She Okitundu, se tiendra fin septembre en marge de l’assemblée générale des Nations Unies à New York. Cet entretien lui permettra de rappeler à son homologue la position belge sur les élections, et notamment la disponibilité de la Belgique pour appuyer le processus électoral, mais aussi d’aborder la question d’une éventuelle réouverture de la Maison Schengen. Cette dernière, qui gérait la procédure d’octroi de visas pour plusieurs pays européens depuis la capitale de la RDC, a été fermée par les autorités congolaises lors d’une poussée des tensions entre Bruxelles et Kinshasa.

Outre la RDC, les situations sécuritaires au Burundi et dans le Sahel ont été abordées par Didier Reynders lors de sa tournée africaine. « Dans la perspective de notre participation au Conseil de sécurité, l’idée était de voir comment nous pouvons travailler ensemble et échanger des informations sur des dossiers concrets », a-t-il pointé. Au-delà des thématiques régionales, le chef de la diplomatie belge a plaidé dans chaque Etat visité pour un renforcement des relations bilatérales, en matières commerciale, de défense ou encore culturelle.

L’éventualité d’une édition future du festival Europalia consacrée à l’Afrique du Sud ou encore celle d’une mission de formation des forces de police béninoises par la police fédérale ont été évoquées. Une mission économique exploratoire des trois régions a par ailleurs été annoncée au Congo-Brazzaville l’année prochaine, tandis que des diplomates provenant d’Angola bénéficieront eux de formations à Bruxelles.

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