© Belga

Reynders: « Al-Assad devra répondre de ses actes devant la CPI »

« Il faut négocier une transition avec le régime syrien, mais ensuite Bachar Al-Assad devra partir », a réaffirmé lundi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, interrogé à Genève à l’occasion de la 31e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. « On ne peut pas accepter l’impunité. A un moment, il faudra saisir la Cour pénale internationale » (CPI), a-t-il ajouté.

Dans son discours devant ses homologues des Nations unies à Genève, le chef de la diplomatie belge s’est réjoui de la trêve, « encore fragile », à laquelle le régime de Damas et les rebelles ont souscrit.

La cessation des hostilités « permet l’accès d’une aide humanitaire indispensable et urgente pour soutenir la population. Elle permettra également, je l’espère, la reprise rapide des négociations de paix pour mettre fin au langage des armes sur le terrain », a-t-il dit.

« Ma position et celle de l’Union européenne n’ont pas changé: nous avons toujours négocié avec Bachar Al-Assad. C’est la seule solution », a ensuite souligné le ministre auprès de l’agence Belga. « Mais la question de savoir qui est prêt à saisir la CPI se pose déjà. On ne peut pas laisser commettre des crimes contre l’humanité en toute impunité, sinon des instances comme la CPI n’ont aucun sens », a poursuivi M. Reynders.

Le 15 mars, le Conseil des droits de l’homme examinera le rapport de la commission d’enquête sur la Syrie. Alors que le gouvernement syrien n’a toujours pas autorisé les membres de cette commission, créée en 2011, à pénétrer dans le pays, ceux-ci ont recueilli des milliers de témoignages et de documents qui font état de violences incessantes, dont des crimes de guerre et contre l’humanité.

Didier Reynders a profité de sa venue à Genève pour rencontrer de manière bilatérale le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, le Jordanien Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, ainsi que les ministres des Affaires étrangères suisse, panaméen et palestinien. L’entrevue avec ce dernier, intercalée à la dernière minute, était consacrée à la possibilité de relancer le processus de dialogue entre Israéliens et Palestiniens.

« La Belgique est connue pour sa capacité à nouer des compromis », a commenté le ministre, qui mène une campagne pour que la Belgique devienne membre non-permanent du Conseil de sécurité pour la période 2019-2020. « Contrairement à d’autres pays, la Belgique n’est pas soupçonnée d’avoir un agenda caché. On nous fait plutôt confiance ».

Mardi, Didier Reynders se rendra au Liban pour discuter tant de la politique intérieure libanaise que de l’impact de la crise syrienne.

Contenu partenaire