Renault, qui possède 43% de Nissan, continue à soutenir le tout-puissant patron. © Simon Dawson/Getty Images

Rétro 2018: Carlos Ghosn, la chute d’une icône

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Alors que, début décembre, les gilets jaunes mettaient le feu à Paris, l’homme qui valait 45.000 euros par jour entamait sa troisième semaine de détention (elle vient d’être prolongée) dans la prison de Kosuge, à Tokyo.

A la sauce nippone: deux douches par semaine, trois bols de riz par jour, obligation de parler japonais aux gardiens. Tout un symbole… A la tête de l’alliance Renault – Nissan – Mitsubishi, Carlos Ghosn, « le boss des boss » selon le Financial Times, est inculpé, actuellement, pour dissimulation d’une partie de ses revenus de président de Nissan, soit plus de 38 millions d’euros. A la suite d’une dénonciation, il s’est fait arrêter, le 19 novembre, à l’arrivée de son jet sur le tarmac de l’aéroport Haneda. La législation financière japonaise est très stricte. Ghosn risque jusqu’à dix ans de prison, selon le procureur de Tokyo. Une chute brutale pour ce magnat de l’industrie automobile, froid et déterminé, adulé depuis le sauvetage de Nissan en 1999 (20.000 emplois supprimés dans le monde), héros même d’un manga qui raconte sa naissance au Brésil, son adolescence au Liban, ses débuts chez Michelin, puis Renault… Au pays du Soleil levant, l’icône est devenue la cible des médias, qui raillent sa cupidité. Côté français, la presse évoque aussi un « coup d’Etat interne » chez Nissan pour contrer le projet de son absorption par Renault.

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