Atterrissage de Sukhoi Su-30 sur la base syrienne d'Hmeimim . © Belga

Retrait des forces russes de Syrie: une victoire pour Moscou

Le Vif

L’annonce surprise par Vladimir Poutine du retrait de Syrie de la majeure partie du contingent militaire russe permet à Moscou de présenter son intervention comme une victoire politique en évitant l’enlisement et favorisant le processus de paix, estimait mardi la presse russe.

« Moscou aurait pu s’enliser dans cette guerre (…), or il a annoncé le retrait de ses forces militaires et dispose maintenant d’arguments de poids pour présenter sa campagne syrienne comme sa propre victoire », estime le quotidien Kommersant.

Selon le journal, Moscou ne se posait pas pour objectif de libérer tout le territoire syrien, ce qui « aurait pu prendre des années sans aucune garantie de résultat positif ».

Le quotidien relève par ailleurs que grâce à sa campagne militaire en Syrie, la Russie a réussi à sortir de l’isolement international consécutif au conflit en Ukraine. Selon lui, la décision de retirer les troupes n’a ainsi pas pu être prise sans accord avec les Etats-Unis.

Initialement la Russie avait commencé sa lutte contre l’État islamique en Syrie « en premier lieu pour se rapprocher avec l’Occident » mais aussi pour « lancer les négociations » de paix, estime le quotidien libéral Vedomosti.

Pour plusieurs titres, l’annonce surprise de Moscou, au moment où a débuté à Genève un nouveau cycle de négociations entre des représentants du régime de Damas et de l’opposition, est de nature à encourager le processus de paix.

« Le retrait des forces russes met fin à la tension que provoquaient les frappes aériennes » russes, selon le quotidien Izvestia proche du Kremlin. « Le retrait de la Russie montre en plus que l’armée syrienne peut maintenant combattre elle-même les forces de l’État islamique », ajoute-t-il.

« Dès le début Moscou ne voulait pas sauver le régime d’Assad à tout prix, son principal but était de sortir de l’isolement international et ce but a été atteint », a relevé de son côté l’analyste russe Guéorgui Bovt à la radio Business FM.

Concernant la lutte contre l’Etat islamique « la Russie a réalisé le maximum de ce qui pouvait être atteint ( ) sans opération terrestre », a ajouté l’expert, tout en évitant que la Syrie ne devienne « un nouvel Afghanistan ».

Pour la presse russe, le Kremlin voulait éviter de répéter l’expérience de l’URSS en Afghanistan, où l’Armée rouge s’est opposée aux moudjahidines durant dix ans entre 1979 et 1989.

Les premiers avions russes quittent leur base en Syrie

Un premier groupe d’avions de transport et de bombardiers russes s’est envolé vers la Russie dans le cadre du retrait de Syrie de la majeure partie du contingent militaire russe, a annoncé mardi le ministère russe de la Défense.

« Le premier groupe d’avions russes s’est envolé de la base aérienne de Hmeimim pour leur base aérienne d’origine en Russie », a indiqué le ministère dans un communiqué au lendemain de l’annonce surprise de Vladimir Poutine, qui a mis au fin au déploiement de l’armée russe en Syrie commencé le 30 septembre. Ce premier groupe comporte des avions de transport T-154 et des bombardiers Su-34.

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