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Retour sur Terre réussi pour Pesquet

Le Vif

Le spationaute français Thomas Pesquet et le cosmonaute russe Oleg Novitski ont atterri vendredi à bord d’un vaisseau Soyouz dans les steppes du Kazakhstan, mettant un terme à une mission de près de 200 jours à bord de l’ISS.

Le spationaute français Thomas Pesquet et le cosmonaute russe Oleg Novitski ont atterri vendredi à bord d’un vaisseau Soyouz dans les steppes du Kazakhstan, mettant un terme à une mission de près de 200 jours à bord de l’ISS.

La capsule transportant les deux astronautes a atterri à 14H10 GMT (16H10 heure de Paris), l’heure prévue, non loin de la ville de Jeskazgan, dans le centre du Kazakhstan.

Des images diffusées par les agences spatiales ont montré les deux hommes en train d’être extraits du module par les équipes de secours avant d’être évacués du site tandis que le soleil se couchait sur la steppe kazakhe.

Le président français Emmanuel Macron, qui assistait à Paris à la retransmission en direct organisée au Cnes, l’agence spatiale française, a applaudi lors de l’atterrissage.

« Bravo à vous, on est tous très fiers », a dit le président au spationaute français par téléphone satellitaire, avant de s’enquérir de son état de santé.

« Ca va très bien, je me réhabitue doucement à la gravité », a répondu Thomas Pesquet, avouant quand même que le téléphone lui paraissait bien lourd après six mois en apesanteur.

« Vous nous avez fait rêver pendant ces six mois avec vos images, vos tweets, vous avez coché toutes les cases », a alors enchaîné le président.

Quelques heures après son atterrissage, si son état de santé le permet, Thomas Pesquet s’envolera pour le Centre européen des astronautes à Cologne (Allemagne), tandis qu’Oleg Novitski rejoindra Moscou.

Après plus de six mois dans l’espace, il peut être difficile pour les astronautes de s’habituer de nouveau à la gravité de la Terre. Mais pour Bernard Comet, président de la commission médicale de l’ESA, « aujourd’hui on maîtrise mieux le retour d’un astronaute ». Avant, « ils revenaient plus affectés ».

Jean-François Clervoy, astronaute, se souvient ainsi d’un retour d’une de ses missions: « J’avais l’impression d’être en plomb », résume-t-il.

Thomas Pesquet et Oleg Novitski ont réalisé en 3H20 la descente sur Terre, alors qu’il leur avait fallu plus de deux jours pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS).

Leur périple pour revenir sur Terre a commencé en début de matinée, par une série d’adieux, puis par le désamarrage à 10H47 GMT du vaisseau Soyouz de l’ISS.

A 13H17 GMT, les deux astronautes avaient procédé à la désorbitation de leur vaisseau, qui s’est ensuite séparé en trois parties.

Le module orbital et le module de service, devenus inutiles, se sont alors détachés du vaisseau embarquant les deux astronautes et ont brûlé en entrant dans l’atmosphère.

– ‘L’aventure la plus intense‘ –

Benjamin des astronautes européens, dixième Français à aller dans l’espace, Thomas Pesquet, 39 ans, effectuait son premier vol dans l’espace. Ingénieur aéronautique et pilote de ligne, il a mené au total 60 expériences scientifiques et réalisé deux sorties pour des opérations de maintenance de l’ISS.

Son collègue et commandant de bord du Soyouz, Oleg Novitski, 45 ans, est pour sa part un ancien pilote de l’armée de l’air russe, père de deux petites filles. Il avait déjà passé cinq mois sur l’ISS en 2012 et 2013. Il a cette fois effectué une cinquantaine d’expériences scientifiques pour l’agence spatiale russe Roskosmos.

L’ISS « va me manquer », avait confié Thomas Pesquet sur Twitter avant de quitter la station. C’est « l’aventure la plus intense de ma vie ».

« Ils vont bien sûr nous manquer, ce sont des astronautes exceptionnels », avait déclaré selon des images en direct diffusées par la NASA l’astronaute américaine Peggy Whitson, les larmes aux yeux, avant de passer le commandement de l’ISS au Russe Fiodor Iourtchikhine.

« La mission de Thomas est un grand succès », a déclaré à l’AFP le responsable de la mission, Sébastien Barde, parlant d’un lien « magique avec cet astronaute ». « Non seulement le programme initial a été fait, mais aussi le plan de réserve ».

Thomas Pesquet « a permis au grand public de devenir acteur de la mission, a travaillé de façon remarquable », en communiquant sur les réseaux sociaux, assure de son côté Jean-Yves Le Gall, président du Cnes.

L’équipe médicale de l’ESA surveillera la réadaptation à la gravité du Français, qui sera également soumis à une batterie de tests et d’examens médicaux à visée scientifique.

Les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d’acheminer et de rapatrier les équipages de la station orbitale depuis l’arrêt des navettes américaines. Avant-poste et laboratoire mis en orbite en 1998, l’ISS a coûté à ce jour quelque 100 milliards de dollars.

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