Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks © ISOPIX

Rejet d’une demande d’Assange contre ses conditions d’asile

Le Vif

La justice équatorienne a rejeté lundi une requête du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, contre ses conditions d’asile à l’ambassade de Quito à Londres, où il reste réfugié depuis 2012 pour échapper à d’éventuelles poursuites des Etats-Unis.

La magistrate Karina Martinez a jugé « irrecevable » l’action intentée devant un tribunal de Quito par M. Assange, via son défenseur l’ex-juge espagnol Baltasar Garzon, contre les règles de visite, de communications et de salubrité qui lui ont été imposées depuis le 12 octobre.

Cette décision peut faire l’objet d’un appel. Le fondateur australien de WikiLeaks réclame le rétablissement intégral de ses communications, coupées depuis mars puis partiellement rétablies par Quito, et s’oppose aux nouvelles normes de résidence au sein de la légation, dont le non respect pourrait entraîner la « fin de l’asile ».

La juge Martinez a estimé que cette mise en garde sur une éventuelle suppression de l’asile accordé à Julian Assange ne constituait pas une violation de ses droits, dans la mesure où il s’agit d’un pouvoir souverain de l’Etat équatorien.

L’avocat équatorien Carlos Poveda, membre de l’équipe de défense de l’Australien, a argué que son client constitue « un objectif international » et a donc besoin d’une « connexion sécurisée » à Internet, au-delà de l’accès au réseau WiFi de l’ambassade qui lui a été accordé le 19 octobre.

Quito avait coupé les communications d’Assange avec l’extérieur de l’ambassade suite à son refus d' »engagement écrit de ne pas publier de messages qui constitueraient une ingérence dans la relation (de l’Equateur) avec d’autres Etats ».

L’audience, initiée jeudi dernier et durant laquelle le créateur de WikiLeaks était intervenu en visioconférence, avait été suspendue au bout de deux heures en raison de problèmes techniques et de traduction.

Si les poursuites en Suède contre Assange pour viol et agression sexuelle ont été abandonnées en mai 2017, la justice britannique refuse de lever le mandat d’arrêt émis à son encontre, au motif qu’il n’a pas respecté en 2012 les conditions de sa liberté sous caution.

L’Australien de 47 ans redoute, s’il sort de l’ambassade, d’être arrêté puis extradé et jugé aux États-Unis pour la publication par WikiLeaks en 2010 de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains.

Le procureur général équatorien, Iñigo Salvador, avait toutefois indiqué la semaine dernière à la presse que Quito avait réussi à obtenir des « garanties » de la part de Londres qu’Assange ne serait pas remis à un pays tiers s’il sortait de la représentation diplomatique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire