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Référendum italien : un vote de confiance pour Matteo Renzi

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Un référendum constitutionnel se tiendra ce dimanche 4 décembre en Italie. L’Europe est particulièrement attentive à ce vote, qui a pris la forme d’un vote de confiance envers le Premier ministre. On fait le point en trois questions.

Sur quoi portera le référendum ?

Ce référendum sondera dimanche les Italiens sur une série de changements majeurs du système politique. Ces réformes représentent un tiers de la constitution italienne et ont déjà été approuvées par le parlement, mais avec une fine marge, ce qui demande la tenue d’un référendum.

Le vote porte sur une réforme du Sénat destinée à simplifier le processus législatif et à apporter davantage de stabilité politique dans un pays ayant connu 60 gouvernements depuis 1946. Si le « oui » l’emporte, cela signifie que la plupart des lois importantes, y compris le budget, pourront passer directement à la Chambre des Députés, sans consultation du Sénat. Ce dernier ne pourra donc plus peser sur les grandes questions telles que les réformes constitutionnelles et la ratification des traités européens par exemple.

Matteo Renzi démissionnera-t-il si le « non » l’emporte ?

Pour certains, ce référendum s’est transformé en un vote de confiance envers le chef du gouvernement, Matteo Renzi. C’est ce vote qui va déterminer s’il remplit bien sa fonction et si le peuple veut le voir poursuivre dans cette voie. Lorsqu’il est monté au pouvoir, il a promis d’être un réformateur et de bâtir une forte majorité de centre-gauche. La victoire du « non » pourrait être perçue comme un rejet de son programme et de sa politique.

Il n’a cependant pas précisé, lors d’une conférence de presse début de semaine, s’il entendait démissionner ou rester à son poste en cas de victoire du « non ». « Je ne suis pas de ceux qui s’accrochent à leur fauteuil », a-t-il toutefois déclaré un peu plus tard, en répondant en direct à des questions d’internautes. S’il démissionne, il a indiqué vouloir rester à la tête du Parti démocrate, qui restera le parti le plus important. Il garderait donc une grande influence sur la suite des événements.

Vers un « Italexit » ?

Certains comparent ce vote au référendum britannique sur le Brexit. Mais ce n’est pas vraiment la même chose. En aucun cas les électeurs italiens devront choisir de quitter la zone euro ou l’Union européenne. Cependant, l’issue de ce vote pourrait avoir des implications de grande envergure.

Si le « non » l’emporte, cela pourrait être vu, à l’instar du Brexit et de la victoire de Donald Trump, comme une victoire des populistes sur un parti de l’establishment, même si la réalité est un peu plus complexe que ça.

Si Renzi sort perdant de ce scrutin, c’est le Mouvement 5 Etoiles qui pourrait en tirer profit, ainsi que son chef de file, l’ancien humoriste Beppe Grillo. Le principal parti d’opposition est notamment connu pour une ligne anti-euro et ses critiques envers les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne.

Selon les derniers sondages la semaine dernière, la loi italienne interdisant leur publication dans les 15 jours qui précèdent un scrutin, le « non » l’emportait avec plusieurs points d’écart, mais le nombre d’indécis était très élevé. (OL)

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