Phase un déjà achevée © Capture Youtube

Record : 13,6 milliards de dollars investis dans un parc solaire à Dubaï

Stagiaire Le Vif

Située bien à l’écart de la ville, loin dans le désert de Dubaï, la Centrale solaire Mohammed ben Rashid Al-Maktoum, actuellement en pleine expansion, vient de passer une étape importante. Entamé en 2013, le projet revêt déjà des allures de mégalodon.

Les images satellites montrent des kilomètres de panneaux photovoltaïques alignés, contrastant avec les stries du sable encerclant la centrale. Dès qu’elle sera terminée, laDubai Energy and Water Authority (DEWA) a affirmé à CNN que le colosse pourrait produire suffisamment d’énergie pour alimenter 1,3 million de logements, ce qui réduirait les émissions de carbone de 6,5 millions par an.

Record : 13,6 milliards de dollars investis dans un parc solaire à Dubaï
© Reuters photo

Planifié en plusieurs phases, le parc photovoltaïque de 5 000 mégawatts est prévu pour 2030. Il devrait prendre trois fois plus de temps à terminer que le Burj Khalifa. Les phases une et deux ont déjà été achevées et comptent 2,3 millions de panneaux voltaïques d’une capacité de 213 mégawatts. Actuellement en construction, la phase trois viendrait rajouter 3 millions de nouveaux panneaux et une production de 800 nouveaux mégawatts. DEWA a annoncé à CNN qu’elle sera complétée en 2020.

Néanmoins, la quatrième phase du projet pointe le bout de son nez et reste la plus ambitieuse de toutes.

Présentée en mars 2018, l’innovation de DEWA compte bien révolutionner le domaine. Ils ont achevé la base de ce que l’agence considère comme la plus grande centrale solaire thermodynamique (CST) du monde. Un système solaire à concentration thermodynamique exploite le rayonnement du Soleil en orientant, au moyen de miroirs (appelés héliostats), les flux de photons. Ce système thermique concentré permet d’atteindre des niveaux de température bien supérieurs à ceux des systèmes thermiques classiques non concentrés. La chaleur est ensuite utilisée pour alimenter des turbines à vapeur qui génèrent par la suite, de l’électricité.

Conférence en 2018 sur la phase quatre
Conférence en 2018 sur la phase quatre© Reuters photo

« En général, les CST sont généralement un peu plus efficaces que les panneaux photovoltaïques », explique Christos Makides, professeur en technologies vertes à l’Imperial College London à CNN. Les CST stockent l’énergie en chaleur plutôt que dans des batteries. « Le stockage de l’énergie thermique est environ 10 fois moins cher que le stockage de l’énergie électrique » ajoute-t-il. « Cette technologie à un avantage particulier. »

Dans la pratique, cela signifie que ces dispositifs sont capables de créer de l’électricité sans soleil et donc même pendant la nuit. La centrale thermodynamique de Dubaï peut stocker la chaleur jusqu’à 15 heures et alimentera les machines sans interruption, explique DEWA à CNN. Dès qu’elle sera terminée, la centrale solaire thermodynamique fera 260 mètres de haut et sera alimentée par 70 000 héliostats. Elle produira à elle seule 100 mégawatts.

Phase quatre en projet: tour thermodynamique à énergie solaire
Phase quatre en projet: tour thermodynamique à énergie solaire© Capture Youtube

Au total, la phase quatre devrait fournir 950 mégawatts supplémentaires dont 850 serait produit par des miroirs cylindro-paraboliques (une variante des CST) et des panneaux photovoltaïques. La phase cinq commencera dès 2021. Elle devrait produire 900 mégawatts supplémentaires. Les dernières phases qui amèneront le parc à son objectif de 5000 mégawatts sont encore en projet.

Actuellement, les phases une à quatre produisent 1 963 mégawatts au total. Cette performance place la Centrale solaire Mohammed ben Rashid Al-Maktoum sur le podium des centrales solaires au développement le plus efficace. Dubaï n’est pas la seule à vouloir conquérir la puissance du soleil. En 2023, l’Inde a prévu de rendre totalement opérationnelle sa Ladakh Solar Farm et produira ainsi 3 000 mégawatts.

Leur objectif est colossal, mais combattre les éléments de la nature et du temps reste un défi d’autant plus gargantuesque.

« La poussière reste un problème non négligeable, car l’accumulation de sable dans nos dispositifs peut énormément réduire la puissance générative de ceux-ci »,explique DEWA dans un email à CNN. « Le département du gouvernement a annoncé qu’il travaillait non seulement sur un système de revêtement des panneaux, mais qu’il était également en train d’implémenter un « système robotique de nettoyage à sec pour nettoyer la centrale en un cours laps de temps. »

La température reste également un facteur crucial. « Les panneaux photovoltaïques se dégradent plus rapidement lorsque les températures varient très fort. Ils se dégradent particulièrement vite en cas de chaleur intense », ajoute Markides. Les températures à Dubaï atteignent plus de 40 degrés en journée et moins dix pendant la nuit.

Dubaï a l’ambition de générer 75% de sa consommation en énergie grâce à des technologies vertes. La Dubai Clean Energy Strategy 2050 envisage d’arriver à 25% d’ici 2030 et 75% en 2050. Une fois achevée, la ville devrait être capable de générer 42 000 mégawatts.

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