RDC: Tshisekedi en croisade contre la corruption

Le nouveau président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a dénoncé jeudi la « petite et la grande corruption » et promis la fin du règne des « intouchables corrupteurs et corrompus » ainsi que quelques mesures.

La corruption implique aussi bien les « fonctionnaires subalternes » que les « membres les plus hauts placés de l’État », a déclaré le président dans un discours à Kinshasa à l’occasion de la « journée africaine de lutte contre la corruption ». « Pour de nombreuses grandes entreprises, les coûts élevés de corruption demeurent plus faibles que les coûts (…) d’une éthique des affaires », a-t-il insisté. Il a estimé que ces entreprises (mines, bois, télécommunications…) ont « peu d’intérêt à la transparence concernant les appels d’offres …) ».

Le chef de l’État investi le 24 janvier a annoncé son intention de ratifier une convention de l’Union africaine contre la corruption pour « permettre à la RDC de récupérer les avoirs et les produits de la corruption disséminés dans les paradis fiscaux ». Il a confirmé sous les applaudissements son intention de modifier la loi électorale pour la désignation « des députés provinciaux, des gouverneurs et des sénateurs ».

L’élection en mars des sénateurs au suffrage indirect par les députés provinciaux avaient été marquée par des accusations d’achat/vente de voix pour des dizaines de milliers de dollars. « Je fais appel à tout le personnel judiciaire du pays, spécialement aux magistrats, qui doivent en toutes circonstances rendre une justice juste et équitable, sans pour autant céder à la tentation de la corruption », a insisté M. Tshisekedi. Il a annoncé « la création sous peu au sein de (son) cabinet d’un service spécialisé dénommé coordination pour le changement des mentalités ». A l’appui d’un « message fort contre les intouchables corrupteurs et corrompus, d’hier et d’aujourd’hui », il a lancé: « Sous mon mandat, ces intouchables sont appelés à la reconversion, par la stricte application de la loi ».

M. Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, un résultat contesté par son rival de l’opposition, Martin Fayulu. Le chef de l’État a passé un accord de coalition avec son prédécesseur, Joseph Kabila. La RDC est classée à la 161e place sur 180 pays dans le classement 2019 de Transparency international, principale organisation de la société civile de lutte contre la corruption.

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