Moïse Katumbi. © Belga

RDC: Moïse Katumbi condamné à 3 ans de prison pour un conflit immobilier

L’opposant congolais Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle censée avoir lieu cette année en République démocratique du Congo, a été condamné mercredi à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, ce qui le rend pour l’heure inéligible.

Le jugement a été rendu par un tribunal de paix de Lubumbashi, dans le sud-est de la RDC. La cour a donné raison à un ressortissant grec accusant l’opposant au président Joseph Kabila de faux et usage de faux pour l’acquisition d’un immeuble dont le plaignant estime qu’il devait lui revenir en héritage.

M. Katumbi a quitté la RDC en mai sous la menace d’un procès pour atteinte à la sûreté de l’État à la suite d’une enquête diligentée par le parquet général du pays sur des soupçons de « recrutement de mercenaires ».

L’affaire l’opposant au ressortissant grec a été connue au cours du week-end.

Le ministère public a requis cinq ans de prison contre M. Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga passé à l’opposition en septembre, et la privation de ses droits civiques pendant cinq années supplémentaires après l’exécution de sa peine.

Mercredi matin, le président du tribunal de paix de Kamalondo-Lubumbashi a annoncé lors d’une audience la condamnation de M. Katumbi à 36 mois de détention et au versement d’un million de dollars de dommages-intérêts au plaignant.

Un certain flou a prévalu dans les heures suivantes sur la validité de cette condamnation, un des deux autres juges du tribunal refusant de signer l’acte de condamnation, selon un journaliste de l’AFP sur place.

En fin d’après-midi, le journaliste de l’AFP a vu revenir au greffe l’acte dûment signé par les trois membres de la cour.

Interrogé par l’AFP, Me Mumba Gama, avocat de l’opposant, a estimé, pour le déplorer, que le juge avait finalement « signé sous la pression ».

Mercredi matin, un journal de Kinshasa avait annoncé avant même que la décision ne soit rendue publique que M. Katumbi avait été condamné à 36 mois de prison ferme.

L’équipe de défense de M. Katumbi, qui avait récusé la compétence du tribunal, n’avait pas fait part en fin d’après-midi de son intention d’interjeter appel.

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