Tshisekedi © Belga

RDC: l’opposant Etienne Tshisekedi sera enterré au Kasaï

L’opposant congolais Etienne Tshisekedi wa Mulumba, décédé voici deux mois à Bruxelles, sera finalement enterré dans sa province natale, le Kasaï – et non à Kinshasa comme le souhaitaient au départ sa famille et son parti politique -, a indiqué son fils, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans une annonce de nature à faciliter le rapatriement de sa dépouille.

« En fin de compte, nous nous sommes dits, au niveau de la famille et en conformité avec sa famille politique, l’UDPS (l’Union pour la Démocratie et le Progrès social, le principal parti d’opposition en République démocratique du Congo), que nous allons finalement mettre le cap sur le Kasaï », dans le centre du pays, a-t-il affirmé samedi sur le plateau de la radio Top Congo FM dont il était l’invité.

« Au moins là-bas, on ne pourra pas nous balader (sur) le lieu de sépulture », a ajouté Félix Tshisekedi, qui a succédé à son père comme l’un des dirigeants de l’opposition congolaise.

« Nous n’avons pas eu de réponse pour les endroits que nous avons proposés comme lieu de sépulture (à Kinshasa) », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement de Kinshasa d’une part, la famille biologique d’Etienne Tshisekedi et l’UDPS d’autre part, se sont opposés durant des semaines sur le choix du lieu d’inhumation du vieil opposant, décédé le 1er février dernier à Bruxelles des suites d’une embolie pulmonaire.

Le gouvernement congolais avait exclu le 10 mars tout enterrement de la dépouille en dehors d’un cimetière – une exigence du parti du défunt qui souhaitait l’inhumer au siège de l’UDPS à Limete, dans la banlieue est de Kinshasa, après avoir refusé d’autres sites, dont le cimetière de la Gombe, en plein centre de la capitale de la RDC.

Selon Félix Tshisekedi, son père pourrait être enterré à Kabeya Kamwanga, son village natal situé près de Kananga, le chef-lieu de la province du Kasaï central.

« Cela dépendra. Vous savez que c’est assez agité ces derniers temps avec le problème des milices Kamwina Nsapu. Ce sera soit là ou au chef-lieu lui-même (de la province voisine du Kasaï oriental), c’est à dire Mbuji-Mayi », a ajouté M. Tshisekedi.

Une rébellion, se réclamant du chef coutumier Kamwina Nsapu tué dans une opération militaire en août, secoue depuis six mois quatre provinces du centre du pays (Kasaï central, Kasaï, Kasaï oriental et Lomami), causant la mort d’au moins 400 personnes

Interrogé sur la date possible des funérailles, M. Tshisekedi a répondu qu' »il faudrait poser la question aux autorités du pays et particulièrement au ministre de l’Intérieur (Emmanuel Shadari Ramazani), que j’ai personnellement interpellé » en marge des négociations – finalement conclues sur un échec – sur la mise en application d’un accord de partage du pouvoir jusq’aux prochaines élections signé le 31 décembre dernier entre la Majorité présidentielle (MP, soutenant l’action du président Joseph Kabila) et l’opposition.

« J’attends toujours le dénouement », a ajouté celui qui est devenu le président du Rassemblement des forces acquises au changements (ou « Rassop », une vaste coalition de partis d’opposition) et qui est pressenti comme un possible Premier ministre d’un gouvernement d’union nationale de transition.

Le corps de M. Thisekedi – surnommé tantôt le « Lider maximo », tantôt le « Sphinx de Limete », la commune de Kinshasa où il habitait et avait installé le siège de l’UDPS – est conservé depuis début février au funérarium d’Ixelles dans l’attente d’un accord sur le lieu de son inhumation et la date du rapatriement de la dépouille.

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