Les civils fuyant les violences au Kasaï sont nombreux à trouver refuge à Gungu, à 50 km à l'est de la frontière provinciale. © JOHN WESSELS/Getty Images

RDC: 400.000 enfants risquent la mort dans le Kasaï

Le Vif

L’Unicef a lancé un cri d’alarme mardi sur la situation en République démocratique du Congo où « 400.000 enfants sévèrement malnutris risquent de mourir » dans la région du Kasaï (centre) qui subit des violences depuis septembre 2016.

« Au moins 400.000 enfants de moins de cinq ans dans la région du Kasaï en République Démocratique du Congo souffrent de malnutrition aiguë sévère et pourraient mourir en 2018 s’ils ne sont pas assistés par des interventions sanitaires et nutritionnelles », explique le communiqué de l’Unicef.

« Plus de 750.000 enfants dans la région souffrent de malnutrition aiguë », ajoute le Fonds des Nations unies pour l’enfance.

« La situation désastreuse a été largement causée par la violence, les déplacements massifs et la réduction de la production agricole au cours des 18 derniers mois », selon l’organisation.

Plusieurs provinces du Kasaï se sont embrasées en septembre 2016 après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu dans un assaut des forces de sécurité.

Les combats entre forces de sécurité et milices ont provoqué le déplacement de 1,4 millions de personnes. La situation sécuritaire se stabilise par endroits et les déplacés rentrent chez eux.

« L’insécurité alimentaire sévère affecte maintenant de grandes parties de la région, et les conditions ne devraient pas s’améliorer avant juin 2018, car les saisons de plantation en 2017 ont été perdues », affirme l’Unicef.

« Les structures de santé ont également été dévastées », selon l’organisation, qui intervient depuis janvier 2017 dans le Kasaï.

Comme toutes les agences de l’ONU ou les grandes ONG, l’Unicef déplore le sous-financement de ses interventions et affirme n’avoir « reçu que 15% du financement nécessaire pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants en 2017 ».

La République démocratique du Congo est le pays au monde qui enregistre le plus de déplacés internes cette année, plus que la Syrie, le Yémen et l’Irak, d’après plusieurs sources.

« Plus de 1,7 million de gens ont fui leur maison jusqu’à présent cette année en raison de l’insécurité, d’après les Nations unies. Soit un total de déplacés qui dépasse les quatre millions », d’après le Conseil norvégien des réfugiés.

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