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R. Kelly est un sex-symbol et non un prédateur pour sa défense

Le chanteur est jugé depuis le 18 août pour extorsion, exploitation sexuelle de mineure, enlèvement, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018.

« Un sex-symbol »: la défense du chanteur R. Kelly a tenté jeudi de brosser un portrait totalement opposé à celui de « prédateur » sexuel établi par l’accusation et les victimes, au procès à New York de la star déchue du R&B.

« Son label a commencé à le promouvoir comme un +sex symbol+, un playboy, alors il a commencé à vivre une vie de +sex-symbol+, de playboy », a plaidé, devant le jury, l’avocat Deveraux Cannick. « Où est le crime là-dedans ? », a-t-il ajouté, alors que le chanteur est jugé depuis le 18 août pour extorsion, exploitation sexuelle de mineure, enlèvement, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018.

Durant le procès devant le tribunal fédéral de Brooklyn, neuf femmes et deux hommes ont déclaré à la barre que R. Kelly avait abusé d’eux sexuellement, décrivant des viols, des prises de drogues forcées, des situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie.

L’accusation l’a dépeint en « prédateur » et en chef d’un « système » aidé par ses employés ou son entourage, pour se procurer des faveurs sexuelles. Sur un ton parfois moqueur, l’avocat a au contraire dépeint les victimes, dont certaines mineures au moment des faits, comme des groupies avides d’argent. « Beaucoup de gens survivent grâce à R. Kelly », a ironisé l’avocat, en allusion à la série documentaire « Survivre à R. Kelly » (« Surviving R. Kelly ») qui avait remis en lumière les accusations d’abus sexuels contre le chanteur, mondialement connu pour son tube « I believe I can fly » et triple vainqueur des Grammy Awards en 1998.

« Le sexe pervers, ce n’est pas un crime », a poursuivi l’avocat, assurant que R. Kelly « traitait ces femmes comme des reines ». Il est allé jusqu’à comparer le chanteur à Martin Luther King, disant que R. Kelly n’avait cherché qu’à « protester contre l’injustice », comme l’emblématique leader des droits civiques. S’il est reconnu coupable de toutes les charges qui le visent, le chanteur risque de dix ans de prison à la prison à vie.

Après la plaidoirie finale de la défense, le jury composé de sept hommes et cinq femmes commencera à délibérer sur la culpabilité de R. Kelly.

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