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Qui sont les grands protagonistes qui s’affrontent en Syrie ?

Le Vif

Le conflit en Syrie entre bientôt dans sa huitième année et les combats opposant les différents belligérants se poursuivent sur plusieurs fronts, où des millions de civils sont pris sous les feux croisés, certains victimes d’une grave crise humanitaire.

Le conflit en Syrie entre bientôt dans sa huitième année et les combats opposant les différents belligérants se poursuivent sur plusieurs fronts, où des millions de civils sont pris sous les feux croisés, certains victimes d’une grave crise humanitaire.

« La situation devient incontrôlable sur plusieurs fronts », a mis en garde l’ONU, qui réclame une trêve humanitaire d’un mois sur l’ensemble du territoire.

Quels sont les principaux fronts qui embrasent aujourd’hui la Syrie? Qui sont les grands protagonistes qui s’affrontent?

– Afrine –

L’enclave kurde d’Afrine, dans le nord-ouest syrien, est la cible d’une offensive lancée le 20 janvier par la Turquie pour chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), classée groupe « terroriste » par Ankara, mais allié de Washington dans la lutte antijihadistes.

La région, bordée par la Turquie à l’ouest et au nord, et par des territoires tenus par des rebelles syriens pro-Ankara au sud et à l’est, est le dernier front à s’être ouvert en Syrie.

Malgré des raids aériens et des tirs d’artillerie intensifs, l’opération progresse lentement, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

A plusieurs reprises, la communauté kurde a appelé le régime syrien à intervenir pour défendre l’enclave. Le pouvoir de Bachar al-Assad a dénoncé « l’agression » turque mais n’a pas agi militairement.

Depuis le 20 janvier, les combats ont tué 77 civils syriens, dont 21 enfants, tandis que plus de 300 combattants kurdes et pro-turcs ont péri, selon l’OSDH.

Au moins 15.000 personnes ont été déplacées dans la région, selon l’ONU.

– Ghouta orientale –

Dernier fief rebelle aux portes de la capitale Damas, la Ghouta orientale est la cible quotidienne de raids aériens et bombardements du régime, qui intensifie sporadiquement ses frappes contre le secteur.

La semaine dernière, plus de 250 civils ont été tués et près de 775 blessés en cinq jours de raids aériens, un pic de violence sans précédent depuis plusieurs années, selon l’OSDH.

La région à l’est de Damas est tenue par des groupes rebelles islamistes, principalement Jaich al-Islam ou encore Faylaq al-Rahmane, qui participent aux négociations de paix sous l’égide de l’ONU.

Ces dernières années, le régime a grignoté progressivement le territoire des insurgés, aujourd’hui acculés dans un secteur assiégé d’une centaine de km².

Les rebelles tirent régulièrement roquettes et obus meurtriers sur la capitale.

En raison du siège, les quelque 400.000 habitants subissent au quotidien de graves pénuries alimentaires et de médicaments, qui ont entraîné des centaines de cas de malnutrition, notamment chez les enfants.

– Idleb –

Appuyé par l’aviation russe, le régime a lancé le 25 décembre une offensive à Idleb (nord-ouest), la dernière province à échapper entièrement à son contrôle.

L’objectif: reconquérir le sud-est de la province, dominée par Hayat Tahrir al-Charm, un groupe jihadiste contrôlé par l’ex-branche d’Al-Qaïda.

Plusieurs semaines de combats meurtriers ont permis au régime de prendre le contrôle de quelque 400 villages et localités, ainsi que de l’aéroport militaire d’Abou Douhour, dans le sud-est d’Idleb, selon l’OSDH.

La province d’Idleb, où une multitude de groupes rebelles et factions jihadistes sont présents, compte 2,5 millions d’habitants, dont plus d’un million de déplacés.

– Deir Ezzor –

La province de Deir Ezzor (est) illustre bien la complexité de la guerre, et accueille aujourd’hui une mosaïque de protagonistes aux intérêts concurrents. Avec le soutien militaire des parrains internationaux, les forces en présence ont reconquis la quasi totalité des territoires du groupe Etat islamique (EI).

Le régime, soutenu par Moscou, domine la rive ouest du fleuve Euphrate, qui traverse la province diagonalement.

Sur la rive est, sont stationnées les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance kurdo-arabe soutenue par la coalition internationale emmenée par Washington.

Une ligne de « déconfliction » existe pour éviter les incidents entre les protagonistes mais la semaine dernière la coalition internationale a annoncé avoir tué au moins 100 combattants prorégime, en riposte à une attaque contre les FDS.

Acculés dans leurs derniers réduits, les jihadistes mènent sporadiquement des attaques meurtrières contre leurs adversaires.

La guerre qui déchire la Syrie depuis 2011 a déjà fait plus de 340.000 morts. Pour tenter d’obtenir une trêve dans les combats, quatre zones de « désescalade » ont été instaurées dans le pays –notamment dans la Ghouta et à Idleb–, sans succès jusqu’à présent.

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