Annegret Kramp-Karrenbauer © BELGAIMAGE

Qui sera la nouvelle Angela Merkel?

Jeroen De Preter Rédacteur Knack

Qui va succéder à Angela Merkel comme chancelière ? Les médias allemands évoquent de plus en plus souvent – et autant tenter dès à présent de retenir son nom – Annegret Kramp-Karrenbauer.

Comme ministre présidente du petit Länder de la Sarre (à côté du Luxembourg et de la Lorraine), Kramp-Karrenbauer a pu montrer depuis 7 ans toute l’étendue de son talent. Est-elle capable de se débrouiller tout aussi bien à un plus haut niveau. C’est ce qu’on va, semble-t-il, très bientôt pouvoir vérifier. Selon des sources internes au CDU, la chancelière Merkel souhaite lui offrir un poste ministériel au sein de son nouveau gouvernement. Un poste qui pourrait lui servir de tour de chauffe pour atteindre le sommet de l’état : le poste de chancelière.

Ces derniers mois et semaines, les spéculations vont bon train autour du successeur de Merkel. On a régulièrement entendu le nom de Jens Spahn (CDU), en partie car lui-même se plait à évoquer cette idée. Mais Spahn n’a pas seulement beaucoup d’ambition. Il souffre aussi de plusieurs handicaps qui risquent de plomber son ascension. Ce jeune politicien de 37 ans n’a pas beaucoup d’expérience et ne craint pas de critiquer ouvertement la politique migratoire de Merkel. Il aime polariser. Il a un style à l’opposé de Merkel qui préfère endormir ses opposants plutôt que de les écraser.

De plus, Spahn appartient à l’aile conservatrice du parti. Or Merkel, écrit Der Spiegel cette semaine, considère que c’est grâce à elle que le parti n’est plus cantonné à ce coin-là du spectre politique. C’est son action qui a rendu son parti attirant pour les femmes, les jeunes et les citadins. Elle aimerait transmettre cet héritage à un politicien qui lui ressemble. Annegret Kramp-Karrenbauer est de cette trempe. Elle est décrite comme calme, sérieuse et communicative. En outre, elle peut se vanter d’une grande popularité au sein du parti.

Cette popularité est peut-être son plus grand atout pour battre sa rivale Ursula Von der Leyen. La ministre de la Défense est elle aussi souvent citée comme candidate à la chancellerie. Si Von der Leyen pèche par manque de popularité, elle peut se targuer d’une plus grande expérience au plus haut niveau de l’état et à l’international.

Néanmoins, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui n’a manifestement pas cette expérience, peut l’acquérir rapidement. Et selon Der Spiegel, Merkel est toute prête à offrir à Kramp-Karrenbauer ce tremplin. En lui offrant, par exemple, le poste de ministre des Affaires étrangères. Une voie royale pour atteindre la chancellerie d’ici quelques années.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire