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Qui est « Omar le Tchétchène », le jihadiste à la barbe rousse ?

Le Vif

Célèbre pour son épaisse barbe rousse mais aussi pour sa cruauté et son engagement au combat, « Omar le Tchétchène », dont le sort est l’objet d’informations contradictoires, est l’un des chefs les plus recherchés du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Un responsable américain a annoncé sous le couvert de l’anonymat que les Etats-Unis avaient « probablement » réussi à tuer ce commandant militaire dans un bombardement sur le nord-est de la Syrie il y a quelques jours. Le Pentagone a confirmé mercredi qu’une frappe avait ciblé « Omar le Tchétchène » mais s’est refusé à donner toute indication sur son sort.

Une organisation non gouvernementale, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), a affirmé pour sa part qu' »Omar le Tchétchène » avait survécu à une frappe au cours de laquelle il aurait été « grièvement blessé ». De son vrai nom Tarkhan Taïmourazovitch Batirachvili, ce jihadiste est un Tchétchène de Géorgie dont la tête est mise à prix pour cinq millions de dollars par l’administration américaine. Washington présente ce « chef de guerre expérimenté » comme l’équivalent du ministre de la Défense au sein de l’organisation jihadiste. « Omar le Tchétchène » est né en 1986 d’un père chrétien et d’une mère musulmane dans la vallée de Pankissi en Géorgie, peuplée principalement de Tchétchènes.

Après avoir combattu contre les Russes dans l’armée géorgienne en 2008, il quitte l’armée et fait 16 mois de prison pour possession d’armes. Il rejoint ensuite la Syrie et un groupe combattant le régime de Bachar al-Assad. Il devient en 2012 le chef militaire d’un bataillon de combattants étrangers, affirme Aymenn Jawad al-Tamimi, chercheur au Middle East Forum, un centre de réflexion américain. En mai 2013, alors que l’EI s’établit, il fait allégeance à son dirigeant Abou Bakr al-Bagdadi et est nommé commandant militaire du groupe pour le nord de la Syrie, précise M. Tamimi. Son rang actuel reste flou mais il est considéré comme « le plus haut commandant militaire » de l’EI par Richard Barret, du Soufan Group, une société d’analyse du renseignement dirigée par un ancien du FBI.

« Il est clairement un dirigeant très compétent et possède la loyauté des combattants tchétchènes, considérés par l’EI comme des troupes d’élites », soutient M. Barret à l’AFP. « Omar le Tchétchène » ne fait cependant pas partie de la direction politique du groupe jihadiste, une structure encore plus obscure que sa branche militaire.

Souvent donné pour mort

Une biographie du jihadiste écrite par un sympathisant de l’EI et publiée en ligne le décrit comme « l’un des meilleurs stratèges » qui n’a « jamais perdu aucune de ses batailles ». Preuve de la popularité du « Tchétchène » auprès des militants jihadistes, son biographe va jusqu’à le présenter comme « le nouveau Khalid Ibn al-Walid » –en référence à celui qui a joué un rôle crucial en répandant l’islam en Syrie et en Irak après la mort du prophète Mahomet. D’autres experts minimisent cependant son importance.

« Si sa mort était confirmée, son annonce serait davantage symbolique pour le moral de l’EI mais elle n’aurait pas d’impact concret sur les champs de bataille », estime Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. « L’EI choisit quelles figures rendre visibles pour les médias et garde dans l’ombre ses véritables dirigeants », poursuit-il.

Par le passé, « Omar le Tchétchène » avait déjà été donné pour mort par divers réseaux sociaux ou médias, avant de réapparaître.

Le père du jihadiste, Taïmouraz Batirachvili, a indiqué à l’agence de presse russe Interfax ne pas être en mesure de confirmer sa mort. « Je ne sais rien de la mort de mon fils. Ils annoncent sa mort quasiment tous les mois ».

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