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Primaire socialiste : « Arnaud Montebourg va devoir choisir entre la peste et le choléra. »

Arnaud Montebourg est arrivé troisième dans cette primaire socialiste française. Il jouera le rôle de l’arbitre dans un second tour serré entre Hollande et Aubry. Il a déjà reçu plusieurs appels du pied de la part des deux qualifiés, mais pour un responsable socialiste « Arnaud Montebourg va devoir choisir entre la peste et le choléra. »

Avec 2,5 millions de participants, on ne peut nier le succès de la formule d’une primaire ouverte à tous les citoyens français et plus uniquement aux affiliés du parti socialiste. A tel point que ce sera difficile pour la droite de se passer de la primaire en 2017. Au-delà du succès de foule, la soirée aura surtout accouché de quelques surprises.

Un duel Hollande-Aubry plus serré que prévu
François Hollande est arrivé en tête, mais son avance est moins élevée qu’espéré: huit point seulement. L’irruption d’Arnaud Montebourg à la troisième place, avec un score très élevé, complique les choses pour Hollande. Les positions des électeurs d’Arnaud Montebourg semblent en effet plus proches de Martine Aubry que de François Hollande et sa « gauche molle« , pour reprendre l’expression des aubrystes. Le second tour sera serré et la semaine qui vient pourrait voir le ton se durcir.

Le risque, pour un vainqueur élu de peu, sera moins de rater un rassemblement auquel tout le monde semble prêt que de manquer l’élan démocratique qu’est censée donner cette primaire. Une victoire 51/49, il y a mieux pour se garantir du soutien du peuple de gauche face à Nicolas Sarkozy.

« Arnaud Montebourg va devoir choisir entre la peste et le choléra. »

Arnaud Montebourg, la surprise. Personne ne l’attendait si haut. Non seulement Arnaud Montebourg devance Ségolène Royal pour s’emparer de la troisième place, mais il écrase la présidente de Poitou-Charentes, avec 17% contre 7%. Lui qui a renvoyé dos-à-dos François Hollande et Martine Aubry pendant la campagne va devoir faire un choix.

« Arnaud Montebourg va devoir choisir entre la peste et le choléra. » C’est crûment résumé par un responsable socialiste, mais c’est bien ce dont il s’agit. Le chantre de la démondialisation se trouve depuis dimanche soir en position d’arbitre du second tour, entre Martine Aubry et François Hollande. Deux camarades qu’il ne porte pas dans son coeur. La première, il s’est brouillé avec depuis la publication « sauvage » de son rapport contre le système Guérini. Le second, il l’avait qualifié de « principal défaut » de Ségolène Royal en 2007. Bref, Arnaud Montebourg est bel et bien l’arbitre du second tour, mais bien malin qui pourrait dire où iront ses voix.

Un coup dur pour Ségolène Royal

Donnée troisième dans les derniers sondages, elle n’occupe finalement que la quatrième place, à 6,8% des voix – alors qu’elle avait remporté la primaire de la dernière présidentielle avec plus de 60% des suffrages. Même dans son fief des Deux-Sèvres, elle n’a obtenu que 18% des voix, très largement distancée par François Hollande (44%).

Dimanche soir, dans son QG, l’ancienne candidate à la présidentielle a pris acte de sa défaite. Applaudie par les militants, elle est remontée dans sa voiture et s’est éloignée les larmes aux yeux. Elle n’est plus dans le coup.

La déception Valls
Il pensait jouer avec Arnaud Montebourg les trouble-fête dans cette campagne mais le député-maire d’Evry ne termine qu’avec 6% des voix tandis que le chantre de la démondialisation atteint 17%. Partisan d’une ligne blairiste, Valls a officialisé son ralliement à Hollande. Sans être certain que cela suffise à barrer la route à son ennemie Martine Aubry.

LeVif.be avec Thomas Bronnec, Marie Amélie Putallaz et Thierry Dupont

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