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Primaire de la droite française: ce qu’il faut savoir sur le scrutin

Le Vif

Sept candidats, plus de 10.000 bureaux de votes: la droite française organise dimanche une primaire afin de choisir son champion pour la présidentielle de 2017, non sans inquiétude sur d’éventuelles manipulations après un scrutin interne contesté en 2012.

Une première

C’est une grande première pour la droite française, puisque seule la gauche et les écologistes avaient déjà organisé des primaires en leur sein.

Sept personnalités sont sur les rangs, dont un trio de tête formé par l’ex-président Nicolas Sarkozy et deux anciens Premiers ministres (Alain Juppé et François Fillon).

Crédités de scores beaucoup plus modestes dans les sondages, deux anciens ministres (Jean-François Copé et Bruno Le Maire), un représentant de la droite ultra-conservatrice (Jean-Frédéric Poisson) et Nathalie Kosciusko-Morizet, la seule femme candidate, complètent la liste des prétendants.

Les deux candidats arrivés en tête au premier tour dimanche seront qualifiés pour le second, prévu le 27 novembre. Le vainqueur a toutes les chances de remporter l’élection présidentielle de 2017 face à l’extrême droite, selon les sondages.

Qui peut voter ?

Moyennant deux euros, tout citoyen français en âge de voter peut se prononcer lors de cette primaire ouverte à condition de signer une déclaration où il s’engage à partager « les valeurs républicaines de la droite et du centre ».

Cette consultation étant sans précédent à droite, le niveau de participation – qui pourrait s’inscrire dans une large fourchette de 2 à 4 millions de personnes – demeure la grande inconnue.

Si Alain Juppé et Nicolas Sarkozy sont donnés favoris, François Fillon, remonté en flèche ces derniers jours, peut créer la surprise. Une mobilisation forte du noyau dur de la droite profiterait avant tout à MM. Sarkozy et Fillon, une participation importante des électeurs de centre-droit favoriserait Alain Jupé.

Autre inconnue, la possible mobilisation des sympathisants de la gauche et de l’extrême droite. Dans la mesure où le candidat de la droite – quel qu’il soit – est pour l’heure donné gagnant au second tour de la présidentielle dans tous les sondages, beaucoup se disent prêts à participer à cette consultation pour influencer son résultat. Mais rien ne dit qu’ils iront voter.

Le spectre de la triche

En 2012, l’élection du président du principal parti de droite (alors dénommé UMP) avait viré au pugilat entre les deux candidats, François Fillon et Jean-François Copé. Ce dernier l’avait emporté sur le fil malgré des soupçons de triche jamais étayés.

L’épisode a laissé des traces, même si deux ans plus tard l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de la formation rebaptisée Les Républicains (LR) s’est déroulée sans anicroches.

Des pares-feux ont donc été dressés, cette fois, afin de prévenir toute contestation: les procurations – au coeur de la polémique en 2012 – ont été interdites et des « délégués » choisis par chaque candidat seront envoyés dans les 10.228 bureaux de vote pour garder un oeil sur les opérations de vote.

Une Haute-Autorité pour la primaire, présidée par une juriste, veillera aussi au grain.

Les fédérations jugées « à risques » seront particulièrement scrutées. « On craint beaucoup de choses. On regardera particulièrement les Alpes-Maritimes », fief sarkozyste dans le sud-est de la France, expliquait récemment un soutien d’Alain Juppé.

« Dans toute élection, il y a des risques de triche », résume Alain Juppé, qui a d’ores et déjà prévenu qu’il accepterait le résultat… « si les primaires sont honnêtes ».

De son côté, Nicolas Sarkozy, s’est engagé à « respecter scrupuleusement chacune des règles de la primaire, quel que soit le résultat ».

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