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Présidentielles françaises : les moments clés de la semaine

Stagiaire Le Vif

Jadot rejoint Hamon, Bayrou soutient Macron, Le Pen refuse de répondre aux enquêteurs dans l’affaire des emplois fictifs : la semaine politique a été très chargée en France. On vous récapitule, candidat par candidat, les informations principales de la campagne présidentielle française.

Dimanche, le candidat de la France insoumise a présenté son programme économique sur sa chaîne YouTube. Dans une émission longue de cinq heures trente, Jean-Luc Mélenchon a détaillé son plan d’investissement et de relance budgétaire pour réduire massivement le chômage et autoriser des taux de croissance et d’inflation très flatteurs sur le quinquennat, en même temps qu’une réduction de la dette publique.

Pour redresser la barre économique, M. Mélenchon apporte des solutions keynésiennes, basées sur une forte intervention de l’état. Dès son arrivée à l’Élysée, il débloquerait 100 milliards d’euros d’investissement financés par l’emprunt. Grâce à l’effet multiplicateur, le système se remettrait alors en route. Enfin, l’autre promesse forte est une augmentation nette de 173 euros du salaire minimum en vigueur.

Emmanuel Macron poursuit sa tournée internationale au Royaume-Uni

Mardi, le candidat d' »En Marche ! » a tenu un meeting pour les expatriés français à Londres après avoir rencontré la Première ministre Theresa May. Il faut dire que l’ex-ministre de l’Économie a une carte à jouer de l’autre côté de la Manche puisque la majorité des expatriés sont jeunes, diplômés, entrepreneurs et ouverts sur le monde. Et si la plupart des curieux venus assister à ce discours ont semblé séduits par son dynamisme, M. Macron n’a toujours pas entièrement dévoilé son programme…

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Marine Le Pen refuse de porter le voile… et d’être entendue dans l’affaire des emplois fictifs au Parlement européen

Refus de porter le voile. Alors qu’elle devait rencontrer le Mufti de la République au Liban, Marine Le Pen a refusé de porter le voile qui lui a été tendu lors de son arrivée au siège de Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite du pays. Selon ce dernier, cette exigence avait pourtant été précisée la veille à la candidate du Front national. Pour sa défense, Marine Le Pen a expliqué qu’elle n’acceptait pas de se le faire « imposer » : « J’ai indiqué lundi que je ne me voilerai pas. Ils n’ont pas annulé le rendez-vous, j’ai donc cru qu’ils accepteraient que je ne porte pas le voile ».

Et si cette décision a été rapidement saluée par son camp, la candidate d’extrême droite a également reçu un soutien plutôt inattendu. En effet, lors de son passage à l' »Émission politique » sur France 2, Jean-Luc Mélenchon a approuvé la posture de sa rivale, affirmant que « Nous, les Français, nous ne nous faisons pas imposer des signes religieux ».

À lire : En visite à Beyrouth, Marine Le Pen refuse de porter le voile

Affaire des assistants parlementaires. Marine Le Pen a affirmé, vendredi, qu’elle refuserait de répondre aux convocations de la police pendant la durée de la campagne. « Comme pendant les régionales, je ne répondrai pas pendant la campagne électorale. Cette période ne permettant ni la neutralité ni la sérénité nécessaire au fonctionnement correct de la justice », a expliqué à l’AFP Mme Le Pen. Pour rappel, Le parti est accusé d’avoir employé fictivement plusieurs de ses membres comme assistants parlementaires au Parlement européen.

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François Bayrou fait « une offre d’alliance » à Emmanuel Macron

Le président du MoDem a mis fin à tout suspense, ce mercredi, en annonçant qu’il ne serait pas candidat à la présidence de la République. Le centriste, qui n’était crédité que de 6 % d’intentions de vote dans les sondages, a offert son soutien à Emmanuel Macron en échange de quelques exigences. L’offre a immédiatement été acceptée par le candidat d' »En Marche », dont la popularité commençait doucement à s’essouffler.

Et l’effet de ce ralliement s’est rapidement fait ressentir puisque selon un sondage Ifop-Fiducial, réalisé avant et après l’alliance avec François Bayrou, Emmanuel Macron a gagné trois points en une semaine, à 22,5 %, derrière Marine Le Pen stable à 26,5 %.

Par contre à droite, où on considérait le soutien de François Bayrou comme acquis, la pilule passe mal. « C’est tout naturellement que François Bayrou rejoint à présent l’héritier parricide du pire président de la Ve République », s’est indigné Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains.

À lire : Emmanuel Macron accepte l’alliance proposée par François Bayrou

Yannick Jadot retire sa candidature au profit de Benoit Hamon

Le candidat écologiste Yannick Jadot a annoncé ce jeudi sur France 2 qu’il soutiendrait Benoit Hamon lors de l’élection présidentielle. Le candidat du Parti socialiste s’est engagé à respecter certaines mesures défendues par EELV en échange de ce ralliement. Selon le magazine l’Obs, dans ces exigences, on retrouve notamment la non-construction de Notre-Dame-des-Landes, la sortie du nucléaire dans 25 ans, la proportionnelle, de grandes promesses écolos, et des postes de députés. M. Jadot n’était crédité que de 2 % d’intention de vote à l’heure de son désistement.

Le coup de gueule de Nicolas Dupont-Aignan à TF1

Le candidat de Debout la France s’est insurgé, ce mardi, à l’annonce d’un débat sur TF1 entre les cinq candidats les mieux placés dans les sondages. Face à ce refus de donner la parole aux « petits » candidats, le Maire d’Yerres a dénoncé un « viol démocratique » de la part de la chaîne privée et a appelé au à « boycotter » la chaîne privée.

Un coup de gueule qui a fait écho dans la classe politique puisque de gauche à droite, tous ont déploré la décision de TF1 de sélectionner les candidats à la carte. À défaut de pouvoir défendre ses idées sur le plateau de la première chaîne française, Nicolas Dupont-Aignan aura réussi à faire parler de lui avec ce buzz…

À lire : Présidentielle française : polémique autour du débat organisé sur TF1

Coup d’oeil sur les sondages

Malgré ses déboires judiciaires, Marine Le Pen continue de gagner en popularité. Selon un sondage réalisé par l’Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTELE et Sud-Radio, la présidente du FN arriverait en tête au premier tour avec 26,5% d’intentions de vote. Elle devance désormais de 7,5 points ses outsiders, Emmanuel Macron et François Fillon, tous deux à égalité avec 19 % d’intentions.

Même constat dans le sondage Harris interactive réalisé pour L’émission politique de France Télévision, ce jeudi. Si ce n’est que les résultats de cette étude disqualifient le candidat d’ « En Marche » en faveur de François Fillon qui le dépasserait d’un pourcent avec 21% d’intentions. La bataille promet d’être serrée.

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