© AFP

Présidentielle française : la primaire organisée par le PS passe au vote

Sept candidats à départager: dimanche se tient le premier tour de la primaire organisée par le PS, un scrutin à fort suspense à trois mois d’une présidentielle qui s’annonce difficile pour le vainqueur final, quel qu’il soit. Les bureaux de vote ouvrent à 9h et jusqu’à 19h en France métropolitaine, même si des territoires d’Outre-mer en Amérique et les Français de l’étranger ont pu s’exprimer dès samedi, pour tenir compte du décalage horaire. Les premiers chiffres significatifs sont attendus à midi puis 17h: ils porteront sur la participation.

Les organisateurs espèrent qu’une forte mobilisation des électeurs donnera au candidat choisi in fine au deuxième tour, le 29 janvier, l’élan indispensable pour déjouer les pronostics actuels et se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.

Dans la consultation de la « belle alliance populaire », un trio de tête se détache pour l’emporter au terme d’une campagne éclair. Malgré des rencontres de terrain chahutées, l’ex Premier ministre Manuel Valls espère que son expérience lui permettra de l’emporter face à deux anciens ministres frondeurs, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

Ce dernier, dont le projet de revenu universel est jugé utopique par la plupart de ses adversaires, bénéficie d’une bonne dynamique dans les sondages. « J’ai le sentiment que notre heure est arrivée » a-t-il lancé aux électeurs venus l’écouter à Toulouse lors de son dernier meeting, vendredi.

Un quatrième ancien ministre socialiste, Vincent Peillon, qui n’a décidé de tenter sa chance qu’après le renoncement du président sortant François Hollande, début décembre, est distancé dans les intentions de vote. Il en va de même des écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, ainsi que de la présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel.

En tout état de cause, même les favoris ont du mal à convaincre que leur place est à l’Elysée, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (1.503 adultes sélectionnés selon la méthode des quotas, interrogés en ligne du 18 au 20 janvier).

Manuel Valls est celui qui pourrait le plus prétendre à une stature présidentielle, mais elle ne lui est reconnue que par 28% des personnes interrogées, ce qui est mieux qu’Arnaud Montebourg (15%). Autant de Français (28%) l’estiment en mesure de battre François Fillon ou Marine Le Pen à la présidentielle, ce qui le place également devant Arnaud Montebourg (15%).

En revanche c’est l’ancien ministre du Redressement productif qui obtient le moins mauvais score pour ce qui est de la « sensibilité aux préoccupations des Français » (18%, ex aequo avec Benoît Hamon) et de la « capacité à rassembler la gauche » (16%).

De fait, c’est à cette tâche titanesque que le vainqueur de la primaire devra s’atteler, alors que le PS suit avec angoisse l’engouement suscité par l’ancien ministre Emmanuel Macron et le représentant de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui bénéficie du soutien des communistes.

Face à ces menaces sur leur droite et sur leur gauche, les organisateurs de la primaire font valoir que le vote de millions d’électeurs apportera plus de légitimité que n’importe quelle salle de meeting bien remplie.

Le président du Comité national d’organisation de la primaire (CNOP), Christophe Borgel, table sur une participation « plancher » de 1,5 million d’électeurs, et espère dépasser nettement les deux millions. Ce serait cependant loin des 4,3 puis 4,4 millions d’électeurs des deux tours de la primaire de la droite en novembre.

Au total, 7.530 bureaux de vote, soit moins qu’en 2011 (9.425) et moins que lors de la primaire de la droite (10.228) seront ouverts, et il en coûtera un euro pour glisser son bulletin dans l’urne.

Les candidats votent chacun dans son fief : Arnaud Montebourg à Montret (Saône-et-Loire), Benoît Hamon à Trappes, Manuel Valls à Evry, Vincent Peillon dans le 5e arrondissement de Paris, Sylvia Pinel à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), François de Rugy à Nantes et Jean-Luc Bennahmias à Marseille.

Contenu partenaire