Le candidat présidentiel Salvador Nasralla durant une manifestation à Tegucigalpa, 3 décembre 2017. © REUTERS

Présidentielle au Honduras: Le tribunal électoral n’accède pas aux demandes de l’opposition

Après une semaine d’incertitude et de protestations au sujet des résultats de l’élection présidentielle au Honduras, que l’opposition estime entachée de fraudes en faveur du président sortant Juan Orlando Hernandez, le Tribunal suprême électoral (TSE) a indiqué dimanche qu’il entamait un nouveau décompte, partiel, d’environ un millier d’urnes de votes, soit bien moins que ce qu’exige l’opposition qui a immédiatement exprimé sa colère.

Par la voix de son candidat Salvador Nasralla, qui avait d’abord paru remporter l’élection avant que les résultats partiels successifs ne se retournent en faveur du président, l’Alliance (opposition) a d’ores et déjà annoncé qu’elle boycottera ce nouveau décompte et n’acceptera pas les résultats qui en découleront.

Des résultats officiels complets n’ont toujours pas été communiqués, le TSE ayant cessé de communiquer l’issue de son dépouillement des votes après en avoir compté environ 95%. Ces derniers résultats partiels communiqués jeudi donnaient Juan Orlando Hernandez vainqueur avec 42.9% des voix pour 41.4% à son opposant, star de la télévision.

Le TSE avait alors annoncé qu’un peu plus d’un millier d’urnes faisant apparaitre de potentielles incohérences allaient être dépouillées manuellement, sous le regard de représentants des deux parties. Mais l’opposition a transmis une liste de 11 requêtes estimées nécessaires pour assurer des résultats transparents, requêtes bien plus larges que le millier de nouveaux décomptes prévus par la TSE, accusé de partialité en faveur de « JOH ».

L’opposition, dont les demandes n’ont pas été acceptées, demandait notamment la vérification de 5.174 procès-verbaux transmis après des interruptions du système informatique. Des pannes informatiques qui ont interrompu la communication des résultats, ainsi que des taux de participation hors normes dans certaines régions, entre autres, ont en effet alimenté les soupçons de fraude électorale en faveur du président sortant, poussant des milliers d’habitants dans les rues.

Les autorités ont instauré un couvre-feu pour contenir la colère populaire, décrétant vendredi l’état d’urgence pour 10 jours. Selon les médias locaux, plusieurs morts sont tombés dans des affrontements entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre, dont une jeune fille de 19 ans tuée par balles dans la nuit de vendredi à samedi.

Son décès a été attribué à des tirs de la police par la famille et une enquête est ouverte. Dimanche en journée, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, notamment dans la capitale Tegucigalpa.

Salvador Nasralla s’est mêlé aux manifestants, et a appelé, comme samedi, à protester contre « la dictature et la fraude électorale de JOH », malgré le couvre-feu nocturne, en tapant sur des casseroles à chaque heure pile, de 18h00 (début du couvre-feu) à minuit.

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