Donald Trump © AFP

Présidentielle 2020: quatre atouts pour Donald Trump dans une course très incertaine

Le Vif

Les sondages pour l’élection 2020 sont défavorables pour Donald Trump, dont la personnalité divise profondément la société américaine. Mais le vent peut encore tourner et éviter au républicain d’entrer dans l’Histoire comme président d’un seul mandat. Le locataire de la Maison Blanche a quatre cartes à jouer pour parier sur sa réélection.

Collège électoral

Le système américain permet de gagner une élection présidentielle en recueillant moins de voix que son adversaire car ce sont les grands électeurs – élus par les citoyens et dont le nombre varie en fonction de la taille des Etats – qui votent pour élire le président.

Si les résultats du vote populaire et du collège électoral sont souvent les mêmes, il y a des exceptions, comme en 2016. La démocrate Hillary Clinton avait alors perdu malgré ses près de 2.9 millions de voix d’avance au niveau national sur Donald Trump. Le natif de New York avait remporté le scrutin dans la plupart des Etats-clé – les « swing states » – et avait été élu président avec 304 grands électeurs contre 227 pour sa rivale.

Le magnat de l’immobilier avait fait basculer dans le camp républicain le Wisconsin, la Floride, l’Iowa, le Michigan, l’Ohio et la Pennsylvanie. L’histoire peut-elle à nouveau se répéter en 2020? Non, indiquent de récents sondages, montrant Donald Trump à la traîne dans ces six « swing states ». Mais rien n’est joué d’avance, beaucoup d’enquêtes d’opinion, même juste avant le scrutin de 2016, s’étaient trompées.

Sa base à la rescousse?

Donald Trump a la cote de popularité la plus faible de tous les présidents américains depuis les années 40 – à l’exception du démocrate Jimmy Carter – selon les données compilées par le site spécialisé FiveThirtyEight. Plus de deux ans après son arrivée à la Maison Blanche, il est boudé par environ 53% des personnes sondées et approuvé par environ 42%. Au même moment, la cote de popularité de son prédécesseur Barack Obama était de 47,5%.

Mais Donald Trump jouit d’une popularité maximale auprès des électeurs républicains, à 87%, selon l’institut Gallup et ce chiffre a toujours oscillé autour de 90%. Cette fidélité peut faire la différence si ses électeurs vont tous glisser un bulletin dans l’urne et si Donald Trump convainc une partie des indécis.

La machine électorale

Lors de l’épisode précédent, Donald Trump s’était lancé dans une conquête, improvisée, pour décrocher la plus haute marche du podium sans jamais avoir été élu.

Cette fois-ci, son dispositif de campagne aligne des chefs expérimentés, un trésor de guerre de 40 millions de dollars et une stratégie pointue sur les réseaux sociaux. Et ses fantassins sont disposés à frapper aux portes et diffuser la parole républicaine. Et Donald Trump a renforcé cette armée prête à se mobiliser pour lui après avoir compilé les données personnelles des centaines de milliers de personnes qui ont assisté depuis trois ans à ses meetings « Make America Great Again » à travers le pays.

Identité de son rival

Le 45e président des Etats-Unis ne connaît pas le nom de son adversaire et l’incertitude pourrait subsister un moment avec une course à l’investiture démocrate affichant 23 noms. Résultat, Donald Trump décoche pour l’instant ses flèches, presque à l’aveugle. Si le favori des sondages, Joe Biden, l’emporte, Donald Trump pourra toujours arguer que la candidature de l’ancien vice-président de Barack Obama représente un retour vers le passé et que l’outsider, c’est lui.

S’il se retrouve face à la sénatrice Elizabeth Warren, dont la popularité croît, il devrait adopter une stratégie différente et accuser les démocrates d’être des « socialistes ». Le but: tenter d’effrayer les modérés pour récupérer leurs voix. Mais l’attente donne un avantage important à Donald Trump: quand les démocrates s’écharpent entre eux, lui peut faire campagne, mobilisant ses troupes et récoltant des fonds.

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