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Poutine « persuadé » que Damas n’a pas commis d’attaque chimique

Le Vif

Le président russe Vladimir Poutine s’est dit « persuadé » que le régime syrien n’avait pas commis « l’attaque chimique » meurtrière perpétrée début avril et a déclaré être « d’accord » avec « la ligne rouge » fixée par son homologue français Emmanuel Macron, dans une interview sur le site internet Figaro live mardi.

« Selon nos informations, il n’y a aucune preuve d’utilisation d’armes chimiques par (le président syrien Bachar al-) Assad. Nous sommes persuadés qu’il ne l’a pas fait », a déclaré M. Poutine dans cet entretien, au lendemain d’une première rencontre à Versailles avec M. Macron.

Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont accusé le régime syrien d’avoir été responsable de l’attaque de Khan Cheikoun, qui avait fait 88 morts le 4 avril, et le président américain Donald Trump avait même ordonné trois jours plus tard des frappes en représailles sur une base aérienne du régime.

Interrogé sur « la ligne rouge » évoquée lundi à Versailles par Emmanuel Macron, qui a prévenu que « toute utilisation d’armes chimiques » serait suivie d’une « riposte immédiate » de la France, le président russe a dit être « d’accord ».

« Je suis d’accord. Plus que ça, je pense que cette question doit être posée dans un contexte plus large. Le président Macron en a été d’accord. Contre toute personne, toute force ayant utilisé les armes chimiques, la communauté internationale doit établir une politique commune et donner une réponse qui rendrait l’utilisation d’armes chimiques impossible, tout simplement », a-t-il déclaré.

Un rapport des services de renseignement français fin avril a estimé que l’attaque de Khan Sheikou portait la « signature » du pouvoir à Damas, et a accusé le régime de détenir des armes chimiques de guerre, en violation de ses engagements pris en 2013.

Depuis le début de la guerre en Syrie, en mars 2011, le régime a été accusé à plusieurs reprises d’avoir eu recours aux armes chimiques. L’attaque de la Ghouta, en banlieue de Damas en août 2013, qui a fait des centaines de victimes, a été un des marqueurs du conflit. Elle a conduit, après la retentissante renonciation américaine à des frappes de représailles, à un accord international sur le démantèlement de l’arsenal chimique du régime.

Mais des dizaines d’autres attaques de moindre ampleur sont suspectées, témoignant de la banalisation de l’arme chimique, même si les responsabilités sont extrêmement délicates à prouver.

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