Bernie Sanders © Reuters

Pour Bernie Sanders, « la révolution politique doit continuer »

Le candidat aux primaires démocrates Bernie Sanders a enjoint jeudi ses partisans à poursuivre le combat pour une réforme du parti démocrate, sans formellement se rallier à Hillary Clinton mais en s’engageant à l’aider à battre Donald Trump.

« Le changement réel ne vient jamais d’en haut », a-t-il déclaré lors d’une allocution diffusée sur internet. « Il provient toujours d’en bas, quand des millions de personnes disent qu’elles n’en peuvent plus et s’engagent (…) C’est pourquoi la révolution politique doit continuer ».

Le sénateur du Vermont n’a pas jeté l’éponge ni techniquement « libéré » les délégués remportés aux primaires et qui lui resteront attachés au vote de la convention d’investiture de Philadelphie (25-28 juillet). Mais Bernie Sanders multiplie les gestes montrant qu’il soutiendra la campagne de Hillary Clinton, afin que « Donald Trump soit battu et battu de façon éclatante » à la présidentielle de novembre.

« J’ai personnellement l’intention de commencer très bientôt à jouer mon rôle dans ce processus », a-t-il annoncé.

Les deux rivaux se sont rencontrés mardi à Washington, une rencontre décrite comme très cordiale de part et d’autre.

« Mais vaincre Donald Trump ne peut pas être notre seul but. Nous devons continuer nos efforts de terrain pour créer l’Amérique que nous savons que nous pouvons devenir. Et nous devons emporter cette énergie jusqu’à la convention démocrate du 25 juillet à Philadelphie, où nous aurons plus de 1.900 délégués », a-t-il dit.

Il s’est félicité des plus de 12 millions de voix reçues au cours des primaires, et de l’affluence record de ses meetings, 1,5 million de personnes selon lui.

Et il a énuméré les réformes qu’il entend porter pour « transformer le parti démocrate afin qu’il devienne un parti de jeunes et de travailleurs, et pas seulement de riches donateurs ».

Bernie Sanders veut d’abord que le parti « ouvre ses portes », ce qui signifie pour l’élu que les primaires doivent être ouvertes aux électeurs indépendants, pas seulement aux démocrates, alors que de plus en plus de jeunes Américains se disent sans étiquette.

Il a ensuite appelé le parti à adopter « le programme le plus progressiste de son histoire ». La convention de Philadelphie devra adopter un programme officiel, sur lequel ses partisans entendent peser. Par exemple, Bernie Sanders veut que le parti épouse la revendication d’un salaire minimum national à 15 dollars de l’heure contre 7,25 dollars aujourd’hui; l’interdiction de la fracturation hydraulique; la gratuité de l’université publique; ou encore l’opposition au traité de libre-échange transpacifique signé par Barack Obama avec 11 pays.

Hillary Clinton et lui ont des points d’accord, mais par exemple l’ancienne sénatrice n’a appelé jusqu’à présent qu’à une hausse du salaire minimum à 12 dollars.

« Mon espoir est que, lorsque les futurs historiens étudieront la façon dont notre pays a réussi à inverser la dérive vers l’oligarchie, et à créer un Etat représentant tout le monde et non quelques-uns, ils verront que cet effort a commencé avec la révolution politique de 2016 », a-t-il dit en conclusion.

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