Porto Rico, après le passage de l'ouragan Maria. © AFP

Porto Rico: une étude indépendante fait passer le bilan de l’ouragan Maria de 64 à… 4.600 morts

L’ouragan Maria qui a ravagé en septembre le territoire américain de Porto Rico y aurait tué plus de 4.600 personnes, plutôt que 64 comme l’affirme le bilan officiel. C’est en tout cas ce qu’a conclu une étude indépendante publiée mardi dans le New England Journal of Medicine, faite sur base d’une étude de terrain par des chercheurs d’Harva

Ces chercheurs universitaires ont établi que le taux de mortalité sur l’île, dans les trois mois suivants la catastrophe, avait bondi de 62% par rapport à la normale, principalement car nombre d’habitants, privés d’électricité, d’eau, de téléphone ou de transport, n’avaient plus accès aux soins. Ils ont trouvé qu’en moyenne, les ménages avaient passé 84 jours sans électricité, 64 jours sans eau, et 41 jours sans accès au réseau téléphonique mobile. Le problème, selon les auteurs de l’étude, est que pour être comptabilisée dans le bilan d’une catastrophe naturelle, la mort d’une personne doit être confirmée par l’Institut des sciences médico-légales de Porto Rico, ce qui était rendu difficile par la destruction des routes et les problèmes de transport.

Les actes de décès, dans les mois suivants, n’indiquaient pas non plus forcément qu’ils étaient indirectement liés à Maria. Maria avait frappé Porto Rico le 20 septembre dernier, lors d’une saison 2017 record pour les ouragans. Immédiatement, le réseau électrique avait été complètement coupé. Les routes aussi. Le chaos s’est installé jusque dans les villes, et le gouvernement fédéral avait été critiqué pour la lenteur de sa réaction, qui tranchait avec la haute priorité assignée par le président Donald Trump au Texas et à la Louisiane, frappés par un autre ouragan à la même période, la tempête Harvey. Les autorités locales avaient officiellement dénombré 64 morts liés à l’ouragan, mais ce chiffre avait rapidement été ridiculisé. Une étude des actes de décès par le New York Times en décembre avait par exemple conduit à plus de 1.000 morts dans les 40 jours suivant l’ouragan.

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