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Plus de 1000 stations-services en panne d’essence en France, pas de conséquence en Belgique

Avec le blocage des raffineries, les carburants commencent à manquer en France, selon l’Union des importateurs indépendants pétroliers.

L’annonce tombe mal au lendemain des déclarations de François Fillon, le Premier ministre français. « Je ne laisserai pas l’économie française étouffer par un blocage de l’approvisionnement en carburant », avait annoncé le premier ministre sur TF1 dimanche soir. Plus d’un millier de stations-service sont en rupture de stock de carburant lundi en matinée.

« On peut penser que sur les 4.000 stations de la grande distribution, qui distribue 60% du carburant en France, il y en a quelque 1.500 en rupture d’un produit ou totalement à sec », a déclaré à l’AFP Alexandre de Benoist, délégué général de l’Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP). « 20 à 25% de notre potentiel de distribution est soit arrêté, soit en difficulté », a ajouté M. de Benoist.

« Il y a des régions qui sont dans une situation plus favorable que d’autres », a-t-il poursuivi. Le Nord est par exemple mieux logé que l’Ouest.

L’Union française des industries pétrolières (Ufip), qui compte deux tiers des pompes à essence en France, a fourni de son côté une estimation plus modérée pour l’impact du conflit social sur son réseau. « C’est probablement plusieurs centaines de stations-service » qui sont en difficulté, a affirmé à l’AFP son président Jean-Louis Schilansky. « La situation est tendue, mais pas alarmante », a-t-il ajouté.

La situation serait particulièrement tendue en Bretagne. « Tous les dépôts de Bretagne rencontrent une difficulté actuellement. Soit ils sont bloqués de l’extérieur, soit ils sont en grève (…), ça provoque une vraie rupture d’approvisionnement sur les stations », souligne Alexandre de Benoist.

La grande distribution (Casino, Carrefour, Auchan, Cora, Leclerc et Intermarché) dispose de plus de 4.000 stations-service sur un total d’environ 12.500. Elle représente, en volume, 60% des ventes de carburant en France, contre 40% à l’Ufip, qui dispose en revanche du plus grand réseau de stations. « Normalement, la situation aujourd’hui devrait s’améliorer », selon M. de Benoist.

La bataille en France sur la réforme des retraites entre cette semaine dans sa dernière ligne droite, avec une nouvelle journée d’action mardi avant le vote du texte au Sénat et le durcissement des actions des transporteurs routiers.

Activation d’un centre de crise pour le ravitaillement

Le ministère français de l’Intérieur a annoncé l’activation lundi après-midi « du centre interministériel de crise » pour assurer « la pérennité du ravitaillement en carburant » dans le pays. « Présidé par le ministre de l’Intérieur » Brice Hortefeux, ce centre « aura pour mission de coordonner l’action des différents services de l’Etat visant à assurer la pérennité du ravitaillement en carburant », a indiqué le ministère.

Chacun des ministères concernés, notamment l’Economie, l’Energie, l’Ecologie et l’Intérieur sera représenté dans ce centre, activé dès lors qu’une crise, de quelque caractère que ce soit, appelle la mobilisation de plusieurs des services de l’Etat.

Pas de pénurie dans nos stations-service frontalières Les stations-service belges situées à proximité de la frontière française ne connaissent pas de problèmes d’approvisionnement malgré la hausse des ventes à la suite de la grève qui touche nos voisins, a fait savoir Olivier Nierinck, porte-parole francophone de la BRAFCO, la Fédération Belge des Négociants en Combustibles et Carburants.

« On vend de 15 à 20% en plus qu’en temps normal. Et les raffineries belges tournent à plein régime, il n’y a donc aucune pénurie à craindre. Au grand maximum, il pourrait y avoir 2 à 3 heures de délai éventuel pour ravitailler des stations mais les camions rouleront jour et nuit s’il le faut ! « , a affirmé le porte-parole de la BRAFCO.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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