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Pays-Bas : un nouveau gouvernement de coalition « ambitieux et équilibré »

Le Vif

Les quatre partis néerlandais engagés dans les plus longues négociations de l’histoire du pays pour former un gouvernement ont officiellement dévoilé mardi l’accord « ambitieux et équilibré » qu’ils ont scellé, sept mois après les élections législatives.

« C’est avec fierté que je présente cet accord ambitieux et équilibré à la chambre basse », a déclaré le Premier ministre libéral sortant, Mark Rutte, lors d’une conférence de presse au Parlement, à La Haye.

En rendant public cet accord mardi, le temps record de 208 jours de négociations pour former un gouvernement aux Pays-Bas, établi en 1977, a été battu d’un jour.

L’accord, baptisé « Confiance en l’avenir », prévoit que le parti libéral (VVD) de Mark Rutte joue de nouveau les premiers rôles dans le gouvernement d’une des principales économies de l’Union européenne.

Le VVD, vainqueur des élections en mars, gouvernera avec les progressistes du D66 et deux partis chrétiens : le CDA, pragmatique, et l’Union chrétienne (CU), plus conservateur. Plus à droite que la coalition précédente, du fait que les travaillistes désavoués aux dernières élections aient fait le choix d’incarner de nouveau l’opposition, le gouvernement Rutte III « investira notamment dans l’éducation, l’armée, la santé et la sécurité ».

Mais c’est du climat que la nouvelle coalition a fait son fer de lance, pour créer une « société durable » et « respecter les accords de Paris » : 4 milliards d’euros seront dégagés pour que les émissions de CO2 dans l’air soient réduites de 49% d’ici 2030. « C’est un accord catastrophique et monstrueux », a réagi de son côté Geert Wilders, leader du Parti de la liberté (PVV) anti-islam qui a remporté 20 sièges lors des élections, devenant le deuxième parti du pays mais qui fait face au refus des autres formations politiques de gouverner avec lui. Le mot +islam+ n’est pas mentionné une seule fois alors que le terrorisme est la plus grande menace pour le pays », s’est-il indigné au micro de la télévision publique NOS.

« Cet accord unit les progressistes et les conservateurs », s’est réjoui Alexander Pechtold, leader du D66. Il vise « la croissance et le progrès », a souligné Mark Rutte. Mais selon les experts, ce mariage s’annonce fragile : il donne à M. Rutte et à ses partenaires une majorité ne tenant qu’à un seul siège, avec 76 sièges sur 150 au Parlement. « Mark, Alexandre, Sybrand (Buma, leader du CDA), ce n’était pas l’amour au premier regard, mais nous nous sommes trouvés. J’ai confiance », a toutefois conclu Gert-Jan Segers de l’Union chrétienne.

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