Mark Rutte © Reuters

Pays-Bas : impasse après l’échec des négociations pour former un gouvernement

Le Vif

Les négociations en vue de constituer un gouvernement de coalition aux Pays-Bas semblent lundi dans l’impasse après un week-end de réflexion accordé aux partis vainqueurs des élections législatives du 15 mars.

Après deux mois de difficiles tractations, les tentatives de former la coalition envisagée entre le Parti libéral (VVD) du Premier ministre sortant Mark Rutte, arrivé en tête avec 33 sièges, et trois autres formations se sont soldées par un échec la semaine dernière.

Ces négociations incluaient à gauche le parti écologiste de GroenLinks, dont le jeune chef Jesse Klaver a fait passer en mars le nombre des sièges de quatre à 14 et dont les analystes doutaient qu’il soit enclin au compromis.

Avec le VVD, les chrétiens-démocrates du CDA (19 sièges) et les progressistes de D66 (19 sièges également) sont à la recherche d’un nouveau quatrième parti, et éventuellement d’un cinquième parti, pour obtenir la majorité absolue à la chambre basse du parlement, qui compte 150 sièges.

Après « un week-end de réflexion » octroyé par Edith Schippers, qui a été chargée des négociations, les regards sont tournés vers l’Union chrétienne (CU), le parti socialiste SP et les travaillistes du PvdA.

Mais les divergences gauche-droite sont trop importantes sur de grands enjeux politiques, comme l’immigration et le climat.

Le leader de D66 Alexander Pechtold refuse en effet de s’allier avec le CU dans une coalition qui serait alors « trop conservatrice », selon le quotidien populaire AD.

Et le PvdA, qui a dégringolé de 38 députés en 2012 à neuf en mars, a réitéré lundi son refus de participer au gouvernement, de même que le SP, réticent à une collaboration avec le VVD.

« Il y a toutes sortes de barrages qui ont été mis », a déclaré Sybrand Buma, chef de file du CDA, à la radio-télévision publique NOS. « Il est temps de faire des choix ».

« Le VVD est bien le plus grand parti », a commenté Mark Rutte auprès de la NOS, « mais nous ne sommes pas en position d’exprimer une préférence ».

Le Premier ministre sortant s’est engagé à ne pas coopérer avec Geert Wilders, même si son parti anti-islam et anti-Europe est arrivé en deuxième position aux législatives avec 20 sièges.

Les gouvernements de coalition, avec les tractations ardues qu’elles impliquent, sont de tradition aux Pays-Bas.

En 2012, il avait fallu 54 jours à Mark Rutte pour mettre sur pied son gouvernement. Le record, de 208 jours, avait été établi en 1977.

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