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Papouasie: tentative de coup de force de l’ancien Premier ministre

Michael Somare a tenté un coup de force jeudi pour revenir au pouvoir avec l’aide d’officiers de l’armée dont certains ont été arrêtés pour trahison, faisant craindre des violences dans ce pays instable qu’est la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

L’ancien Premier ministre évincé de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Michael Somare, a tenté un coup de force jeudi pour revenir au pouvoir avec l’aide d’officiers de l’armée dont certains ont été arrêtés pour trahison, faisant craindre des violences dans ce pays instable. Un colonel en retraite, Yaura Sasa, s’était autoproclamé chef de l’armée lors d’une conférence de presse à Port Moresby, après que des médias eurent fait état d’une « mutinerie » dans les casernes de la capitale.

L’ancien officier avait affirmé avoir pris le contrôle de l’armée et mis en demeure le parlement de réinstaller dans ses fonctions le Premier ministre démis, Michael Somare, premier dirigeant du pays à l’indépendance en 1975 et chef du gouvernement pendant 36 ans.

Pourtant, dans la soirée, le Premier ministre Peter O’Neill, a déclaré la fin du soulèvement militaire et l’arrestation de 15 officiers loyaux au colonel félon. Le chef des armées déchu et mis aux arrêts, Francis Agwi, a par ailleurs été libéré, a ajouté O’Neill.

Une histoire marquée par l’instabilité, la corruption et la violence La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un État limitrophe de la Papouasie indonésienne (Irian Jaya) dont l’histoire récente est marquée par l’instabilité, la corruption et la violence. Très montagneux, riche en ressources naturelles, le pays attire les investisseurs étrangers. Le projet le plus important est mené par l’américain ExxonMobil, dans le secteur du gaz naturel liquéfié. Distante de quelques dizaines de kilomètres des côtes australiennes, elle compte 6 millions d’habitants parlant 800 langues différentes.

Michael Somare, 75 ans, avait été démis de ses fonctions mi-2011 alors qu’il se trouvait à Singapour depuis plusieurs mois pour des problèmes de santé. Peter O’Neill, 46 ans, lui avait succédé suite à un vote des parlementaires, mais Somare était revenu au pays en réclamant son départ. La Cour suprême lui avait alors donné raison, avant d’être désavouée par le gouverneur général. Il refuse depuis le statu quo.

Peter O’Neill a laissé entendre qu’il pourrait se soumettre à un vote de confiance au mois de février et évoqué des élections anticipées.

Ancienne puissance coloniale, l’Australie a promptement appelé à « la restauration de la chaîne de commandement des forces armées de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ». « Il est essentiel que cette situation soit résolue pacifiquement au plus tôt (…). L’armée n’a pas sa place dans la vie politique de la Papouasie-Nouvelle-Guinée », a réagi le Premier ministre australien, Julia Gillard.

LeVif.be avec L’Express.fr

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