Lionel Messi © Reuters

Panama Papers: quatre récits saisissants

Le Vif

Nos confrères de Knack, qui ont participé à l’enquête sur les Panama Papers, dévoilent une série de récits saisissants.

1. Les amis de Poutine

Selon les informations relayées par l’hebdomadaire Knack, les documents divulgués tracent un schéma des manoeuvres cachées par des banques, des entreprises et des personnes liées au président russe Poutine. Les documents révèlent que les sociétés offshores liées à ce réseau transféraient des sommes d’argent dans différentes transactions, jusqu’à 200 millions de dollars à la fois. Les documents révèlent que les collaborateurs de Poutine dissimulaient des paiements, maquillaient des données sur des documents et exerçaient une influence cachée sur l’industrie médiatique et automobile russe.

Le porte-parole du Kremlin n’a pas répondu aux questions de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), mais a déclaré le 28 mars que l’ICIJ et ses partenaires médiatiques étaient en train de préparer une « attaque d’informations » trompeuse sur Poutine et des personnes de son environnement direct. Lors d’une conférence téléphonique accordée à plusieurs médias la semaine passée, le porte-parole de Poutine Dmitry Peskov a déclaré qu’il ne répondrait pas aux « questions mielleuses » (littéralement : ‘honey-worded queries’) de l’ICIj et de ses partenaires médias, parce que certaines questions « ont déjà été posées cent fois et on y a répondu cent fois ». Peskov a ajouté que la Russie disposait d’un « arsenal complet d’instruments légaux dans l’arène nationale et internationale pour protéger l’honneur et la dignité de son président ».

2. Le premier ministre d’Islande

À en croire Knack, les documents révèlent qu’en Islande le premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson et son épouse étaient secrètement propriétaires d’un compte offshore. Quand Gunnlaugsson est devenu premier ministre d’Islande en 2013, il a caché un secret qui aurait pu affecter sa carrière politique. Son épouse et lui étaient en effet propriétaires d’un offshore sur les Îles Vierges britanniques, quand il a été élu parlementaire en 2009. Quelques mois plus tard, il a vendu sa part dans l’entreprise à son épouse pour 1 euro.

L’entreprise possédait des obligations qui valaient des millions de dollars dans trois grandes banques islandaises, qui ont fait faillite lors de la crise financière mondiale de 2008. C’est ainsi que l’offshore est devenu un créancier dans les banqueroutes des banques. L’année dernière, le gouvernement Gunnlaugsson a négocié un accord avec les créanciers sans dévoiler l’intérêt financier de sa famille dans toute la question.

Ces derniers jours, Gunnlaugsson a nié que les intérêts financiers de sa famille exerçaient une influence sur ses positions politiques. Les documents divulgués ne révèlent pas si les positions politiques de Gunnlaugsson ont positivement ou négativement influencé la valeur des obligations, aux mains de l’entreprise offshore.

Au cours d’une interview accordée au partenaire de l’ICIJ Reykjavik Media, Gunnlaugsson a nié avoir caché des actifs. Confronté au nom de l’entreprise offshore liée à sa personne, Wintris Inc., le premier ministre islandais a répondu : « Je me sens un peu bizarre, car on dirait que vous m’accusez de quelque chose. » Peu après, il a mis fin à l’interview.

Quatre jours plus tard, sa femme a révélé l’histoire: elle a divulgué sur Facebook qu’elle était propriétaire de l’offshore, et qu’elle avait payé tous les impôts. Depuis, les parlementaires islandais demandent pourquoi Gunnlaugsson n’avait jamais divulgué l’existence de l’offshore. Un parlementaire exige la démission du premier ministre et de son gouvernement.

Le premier ministre a répondu par un document de huit pages, dans lequel il déclare qu’il n’était pas obligé de rendre publics ses liens avec Wintris, étant donné que sa femme était propriétaire de l’entreprise, et parce que ce n’était « qu’une entreprise de holding, non impliquée dans les activités commerciales ».

3. Le scandale FIFA

En 2015, la justice américaine a accusé plusieurs ténors de la FIFA de corruption: pendant 25 ans, il y aurait eu des accords sur des pots de vin avec des hommes d’affaires.

À présent, les documents divulguent que le cabinet d’avocats de Juan Pedro Damiani, un membre du comité éthique de la FIFA, entretenait des relations d’affaires avec trois personnes inculpées dans le scandale FIFA : l’ancien président de la FIFA Eugenio Figueredo, ainsi que Hugo et Mariano Jinkis (père et fils accusés de payer des pots-de-vin pour acquérir les droits d’émission de tournois de football latino-américains).

En réponse à l’enquête de l’ICIJ et de ses partenaires médiatiques, le panel éthique de la FIFA a ouvert une enquête préliminaire à propos des relations entre Damiani et Figueredo. Un porte-parole du Comité a déclaré que Damiani avait informé le panel le 18 mars pour la première fois au sujet de ses relations d’affaires avec Figueredo. C’était un jour après que l’ICIJ ait envoyé des questions à Damiani sur le travail de son cabinet d’avocats pour des entreprises liées à l’ancien vice-président de la FIFA.

4. Le footballeur Lionel Messi

Selon Knack, un autre grand nom du football, et non le moindre, figure dans les documents divulgués: Lionel Messi, le meilleur footballeur du monde. Messi et son père étaient propriétaire d’une entreprise panaméenne, Mega Star Enterprises Inc. À présent, on peut l’ajouter à la liste de sociétés-écrans liées à Messi. À l’heure actuelle, son patrimoine offshore fait l’objet d’une enquête en Espagne, dans le cadre d’une possible évasion fiscale.

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