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Panama Papers: le Consortium international des journalistes d’investigation décroche un prix Pulitzer

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), avec McClatchy et le Miami Herald, a été récompensé lundi d’un Prix Pulitzer, dans la catégorie « explanatory reporting » (journalisme « explicatif »), pour son travail sur les Panama Papers.

L’investigation avait été menée par plus de 300 journalistes, de différents continents. En Belgique, les médias Le Soir, De Tijd et Knack y avaient pris part, contribuant à l’éclatement, en avril 2016, d’un gigantesque scandale portant sur l’existence de centaines de milliers de sociétés offshore créés dans des paradis fiscaux au bénéfice d’hommes politiques, grandes fortunes, personnalités sportives et autres. Les révélations sur ces montages financiers clôturaient une année d’enquête et se basaient sur la fuite de 11,5 millions de documents confidentiels du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.

Les prestigieux prix Pulitzer, décernés par l’Université Columbia sur recommandation d’un comité essentiellement composé d’universitaires et de personnalités des médias américains, récompensent annuellement les meilleures productions journalistiques dans différentes catégories, ainsi que le travail de photographes. La littérature et la musique ont également leurs catégories.

Les prix Pulitzer pour le journalisme sont réservés aux productions issues de quotidiens, magazines et sites internet d’actualités américains, ce qui rend l’apparition de journalistes belges dans le palmarès un évènement rare. « Ce qu’a voulu encourager l’équipe du Pulitzer, c’est moins l’investigation inhérente au projet que les trésors d’imagination produits par l’ICIJ pour expliquer la complexité du dossier, en explorer toutes les arcanes, et faire travailler ensemble près de 370 journalistes sur six continents », peut-on lire sur le site du Soir lundi soir. « Plus de 214.000 entités juridiques établies dans 21 juridictions différentes ont été mises à plat », rappelle le quotidien. Dans sa rédaction, ce sont les journalistes Xavier Counasse, Joël Matriche et Alain Lallemand qui ont géré l’énorme dossier. Ce dernier veut voir dans le prix Pulitzer décerné une volonté de récompenser « un nouveau journalisme qui est là pour rester ». « Un basculement s’est opéré dans les rédactions: elles ont intégré qu’elles avaient la capacité d’enquêter en réseau », souligne-t-il, cité par son propre média.

Le prix Pulitzer « principal », celui du « service public », a été décerné cette année au quotidien New York Daily News et à l’organisation ProPublica. Les deux médias ont été distingués pour avoir dévoilé, au fil de différents articles parus de février à novembre 2016, des vagues d’expulsions menées par la police new-yorkaise (NYPD) sans raisons valables, à l’encontre de minorités fragilisées.

Le comité Pulitzer a, sans surprise, distingué aussi plusieurs articles sur la campagne électorale à la dernière présidentielle. Une enquête de David Fahrenthold du quotidien The Washington Post repart ainsi avec la distinction du « National Reporting ». Le journaliste avait décortiqué les dons caritatifs du futur président Donald Trump, notamment grâce à l’aide de ses abonnés sur Twitter. M. Fahrenthold a révélé que les affirmations du candidat à la Maison Blanche, sur sa générosité envers des causes caritatives, étaient trompeuses.

Le New York Times (NYT) repart avec le prix du reportage international pour s’être penché sur les efforts du président russe Vladimir Poutine afin d’étendre l’influence russe à l’étranger, y compris avec des assassinats, du harcèlement en ligne et des coups montés contre des opposants. Et C.J. Chivers, du NYT, a obtenu un prix pour avoir décrit la plongée dans la violence d’un Marine après son retour d’une zone de combat.

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