© Belga

Oxfam appelle les pays riches, dont la Belgique, à réinstaller plus de réfugiés

L’ONG Oxfam pointe dans un rapport rendu public vendredi que les pays riches, dont la Belgique, ont la capacité de réinstaller beaucoup plus de réfugiés syriens qu’ils ne le font actuellement.

Ainsi, moins de 3% des 5 millions de réfugiés syriens sont réinstallés dans les pays dits riches, la plupart étant accueillis dans les pays voisins de la Syrie. L’organisme a, en outre, effectué un calcul de la contribution équitable de chaque pays en fonction de son économie. La Belgique n’a réinstallé, selon l’ONG, que 13% de ceux qu’elle devrait accueillir pour apporter sa contribution de manière équitable.

Actuellement, 5 millions de réfugiés syriens vivent dans les pays voisins de la Syrie. Une arrivée massive qui a un impact considérable sur les services publics de ces pays. Les pays riches – désignés dans le rapport comme étant les Etats membres de l’OCDE signataires de la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés – doivent partager cette responsabilité, selon Oxfam.

Oxfam estime qu’au moins 10% du nombre total de réfugiés recensés comme particulièrement vulnérables selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) peuvent et doivent être réinstallés dans les pays riches. C’est sur ces 10% et en fonction de l’économie de chaque Etat qu’elle a basé son calcul de la contribution équitable de chaque pays.

Ainsi, l’organisation a calculé que la contribution équitable de la Belgique devrait atteindre 4.771 réfugiés syriens. « Or depuis 2013, seulement 644 Syriens ont été réinstallés en Belgique, soit 13% de ceux qu’elle devrait accueillir pour apporter sa contribution de manière équitable », indique Oxfam.

La Belgique est loin derrière le Canada, qui a contribué à hauteur de 248% avec 39.532 Syriens réinstallés, suivi de la Norvège (144%) et de l’Allemagne (117%). Mais le royaume fait mieux que d’autres pays comme les Etats-Unis (10%), la France (7%) ou encore l’Espagne (2%).

L’ONG appelle les pays visés à offrir des possibilités de réinstallation ou autres admissions aux 10% des réfugiés syriens les plus vulnérables d’ici fin 2017. Mais aussi d’accélérer les procédures pour les réfugiés exposés à des menaces imminentes. Enfin, elle appelle les autorités à introduire des modèles de parrainage privés pour compléter les programmes de réinstallation du gouvernement.

Pour réinstaller plus de réfugiés, certains pays doivent améliorer leur procédures et tirer les enseignements de ceux qui ont joué un rôle moteur dans la crise des migrants, pointe l’organisme. Il prend l’exemple du Canada qui a déployé 500 employés supplémentaires dans les ambassades des pays voisins de la Syrie pour accélérer le processus de réinstallation.

Au niveau de la Belgique, Oxfam estime que les résultats sont « négatifs ». « La Belgique dit qu’elle en fait déjà assez en matière d’accueil, mais nos calculs prouvent le contraire. D’autre part, nous regrettons que le gouvernement ne donne pas suite à l’élan de solidarité qui a déjà pu être observé au sein de la population belge, notamment lors de la mobilisation des bénévoles pour venir en aide aux personnes qui campaient au parc Maximilien. Le gouvernement pourrait envisager de plancher sur de nouvelles initiatives sur base de ces engagements privés, comme des mécanismes de parrainage », estime les responsables d’Oxfam Belgique.

La réinstallation consiste à transférer des réfugiés d’un pays d’asile à un autre Etat qui a accepté de les admettre et de leur accorder à terme une résidence permanente, précise encore Oxfam.

Contenu partenaire