ONU : une pétition pour une résolution interdisant l’excision

L’excision ou le danger d’excision a concerné 8.235 femmes en Belgique en 2010, dont 1.000 nouveau-nés, a rappelé jeudi Gisèle Mandaila, parlementaire bruxelloise (FDF), lors d’une conférence de presse pour le lancement d’une pétition pour l’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies interdisant les mutilations génitales féminines (MGF) dans le monde.

La Belgique s’est dotée depuis 2001 d’une loi spécifique incriminant la pratique des mutilations génitales féminines, l’article 409 du Code Pénal. Celui-ci prévoit un emprisonnement de 3 à 5 ans pour quiconque aura pratiqué, facilité ou favorisé toute forme de mutilation des organes génitaux.

La parlementaire bruxelloise Gisèle Mandaila a par ailleurs voulu rappeler les conséquences des MGF auprès des victimes : « graves hémorragies, problèmes urinaires, complications pendant l’accouchement, augmentation des décès des nouveau-nés, ou encore ablation des tissus génitaux normaux et sains ».

3 millions de femmes victimes chaque année Au niveau mondial, près de trois millions de jeunes filles et de femmes sont chaque année victimes des MGF. Dans le monde, 130 millions de femmes ont subi des mutilations sexuelles. La pratique des MGF ne touche plus uniquement l’Afrique, mais s’est également exportée dans d’autres continents comme l’Asie ou l’Amérique du sud.

Les militants estiment que si l’ONU adopte cette résolution relative aux MGF, cela constituerait indéniablement « la plus haute expression de volonté politique afin de mettre fin à cette violation des droits de l’Homme ».

L’excision diminue en Afrique

L’excision chez les femmes âgées entre 15 et 49 ans en Afrique est en diminution, s’est réjoui jeudi Ivan Hermans, le directeur adjoint du bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) à Bruxelles.

Au Kenya, entre 2003 et 2008-2009, une diminution de 15,8% des MGF auprès des femmes âgées entre 15 et 49 ans a été constatée.

Le Sénégal a quant à lui enregistré une baisse de 8,9% entre 2005 et 2010. L’Éthiopie et le Mali ont connu tous deux une diminution de 7%, entre respectivement 2000 et 2005, et 2001 et 2006. Entre 2000 et 2008, le pourcentage des jeunes filles excisées en Égypte a baissé de 6,4%. L’Erythrée a de son côté connu un recul de 6,1% entre 1995 et 2002. Le pourcentage de femmes excisées au Burkina Faso a régressé de 5,4% entre 2003 et 2006. En Guinée, il a également reculé de 3% entre 1999 et 2005.

La Mauritanie est le seul pays africain qui a connu une hausse des femmes excisées âgées entre 15 et 49 ans, enregistrant une augmentation de 1,3% entre 2000-2001 et 2007.

Le Vif.be, avec Belga

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