Martin Griffiths, envoyé spécial de l'ONU au Yemen. © AFP

Nouvelles preuves du rôle de l’Iran dans l’armement des rebelles yéménites

Le Vif

Les rebelles yéménites continuent d’être équipés de missiles balistiques et de drones « présentant des caractéristiques similaires » aux armes fabriquées en Iran, selon un rapport de l’ONU consulté lundi par l’AFP.

Un panel d’experts indique dans ce rapport confidentiel pour le Conseil de sécurité qu’il « continue à croire » que des missiles balistiques de courte portée, ainsi que d’autres armes, ont été acheminés d’Iran au Yémen après la mise en place de l’embargo sur les armes en 2015.

L’Iran dément catégoriquement armer les Houthis au Yémen mais les Etats-Unis et l’Arabie saoudite accusent Téhéran d’apporter un soutien militaire à ces rebelles.

Des armes analysées récemment et utilisées par les Houthis, parmi lesquelles des missiles et des drones, « présentent des caractéristiques similaires aux systèmes d’armements connus pour être produits en République islamique d’Iran », rapporte le document de 125 pages.

Au cours de déplacements effectués dernièrement en Arabie saoudite, le panel d’experts a pu inspecter les débris de dix missiles et a trouvé des inscriptions suggérant leur origine iranienne, peut-on lire dans le rapport, qui couvre une période allant de janvier à juillet 2018.

« Il semble que malgré l’embargo sur les armes, les Houthis continuent d’avoir accès à des missiles balistiques et à des drones afin de poursuivre et potentiellement d’intensifier leur campagne contre des cibles en Arabie saoudite », ajoute le texte.

Selon le panel, il est « hautement probable » que les missiles aient été fabriqués en dehors du Yémen, acheminés par morceaux dans le pays et ré-assemblés par les Houthis.

Dans un courrier adressé aux experts, l’Iran soutient que les missiles sont une version améliorée localement de missiles Scud qui appartenaient à l’arsenal yéménite avant le déclenchement du conflit.

Le panel cherche toujours par ailleurs à confirmer l’information selon laquelle les Houthis auraient bénéficié de la part de l’Iran d’un don mensuel de carburant à hauteur de 30 millions de dollars, alors que Téhéran affirme n’avoir jamais soutenu financièrement les rebelles.

Au cours de leurs analyses des débris de missiles, les experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU ont également trouvé des convertisseurs de puissance produits par une entreprise japonaise et des inscriptions cyrilliques laissant penser à un lien avec la Russie.

La guerre au Yémen a fait près de 10.000 morts en trois ans et provoqué « la pire crise humanitaire au monde », avec des millions de personnes au bord de la famine selon l’ONU.

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