Anwar Gargash © REUTERS

« Nous voulons un changement d’attitude, pas de régime » au Qatar

Le Vif

Le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash a appelé le Qatar à revenir à la table des négociations, soulignant que son pays et ses alliés ne cherchaient pas un « changement de régime » mais d' »attitude ».

« Nous avons envoyé un message au Qatar, nous avons dit que nous ne voulions pas une escalade, nous ne cherchons pas un changement de régime, nous cherchons un changement d’attitude, pas de votre politique indépendante, mais dans votre soutien à l’extrémisme et au terrorisme », a déclaré M. Gargash lors d’une intervention devant le centre de réflexion Chatham House.

« Nous avons besoin de faire ça et une fois que cela sera fait, revenez au bercail et on pourra travailler ensemble », a-t-il ajouté.

Soulignant que le Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Oman, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït), créé en 1981, était « en crise », il a affirmé que « cela ne servirait pas l’objectif poursuivi » d’en exclure le Qatar.

« Ce que nous voulons vraiment est soit atteindre un accord et l’attitude du Qatar change, ou le Qatar fait son propre lit et nous pouvons aller vers une nouvelle relation », a-t-il cependant ajouté. « Nous ne pouvons avoir un membre qui nous affaiblit et soutient le terrorisme ».

Interrogé sur les mises en cause de l’Arabie saoudite dans le financement de l’extrémisme, il a admis « qu’il y a un problème avec le financement privé dans le Golfe ».

« La différence est que le gouvernement saoudien réalise qu’il a un problème, et qu’il tente de s’y attaquer ces dernières années », a-t-il ajouté. « L’argument pourrait être : le fait-il assez vite ou pas? Mais clairement, le gouvernement (saoudien) agit concernant ce problème ».

M. Gargash a par ailleurs démenti un article du journal américain Washington Post, citant les services secrets américains, selon lequel les Emirats arabes unis seraient à l’origine de la cyberattaque menée contre le Qatar en mai, qui a conduit à la crise diplomatique.

« L’histoire du Washington Post est fausse, totalement fausse. Vous verrez au cours des prochains jours qu’elle va mourir d’elle-même », a-t-il dit.

Le Qatar a affirmé que son agence officielle QNA avait subi un piratage sans précédent, avec la diffusion de faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, traitant de questions régionales hautement sensibles. Cette affaire a été l’un des éléments déclencheurs de la rupture diplomatique entre Doha, trois de ses voisins du Golfe et l’Egypte.

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