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« Nous voulons l’unité européenne, mais pas à n’importe quel prix »

« Nous voulons l’unité européenne, mais nous ne sommes pas prêts à accepter n’importe quoi pour y arriver », a commenté jeudi soir le Premier ministre Charles Michel après la première séance de travail des chefs d’Etat et de gouvernement où la Pologne a entamé une partie de bras-de-fer après la reconduction, contre son gré, du président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk.

Le débat sur la reconduction de M. Tusk à la tête du Conseil européen a été « extrêmement calme et sans grande surprise » puisque les positions étaient connues quelques heures à l’avance, a résumé le Premier ministre durant un briefing. « Il y avait un souhait de la Pologne de reporter le point pour auditionner le candidat » que proposait le gouvernement polonais, mais la Première ministre Beata Szydlo s’est retrouvée très isolée. M. Tusk a été réélu par 27 voix contre une.

Les travaux ont ensuite continué normalement, jusqu’à ce que la Pologne fasse savoir qu’elle ne marquerait pas son accord sur les conclusions qui doivent ponctuer la réunion. « Cela ne me semble pas être un désaccord sur le fond, mais plutôt une réaction de mauvaise humeur », a commenté Charles Michel. « On aura encore des discussions dans les prochaines heures pour déterminer le statut, la nature du texte qui sera validé ce soir. »

Le fait qu’il n’y ait pas de conclusions jeudi soir n’est pas un problème en soi, a estimé le Premier ministre. « Nous voulons l’unité et nous ferons tout pour donner une chance à cette unité au niveau européen, mais nous ne sommes plus prêts à accepter n’importe quoi, du ridicule, pour atteindre l’unité », a-t-il mis en garde.

La situation connue jeudi est peut-être le symbole de ce que l’Europe pourrait être demain, avec une coopération plus rapide et plus profonde pour ceux qui le souhaitent, a encore suggéré le Premier ministre.

Le président Tusk protègera le gouvernement polonais « contre l’isolement politique »

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, dont le mandat a été reconduit par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, a affirmé jeudi qu’il travaillerait pour construite une « Europe meilleure » en coopérant avec tous les pays membres « sans exception », alors que son élection a été vivement contestée par la Pologne.

Interrogé par la presse, M. Tusk a déclaré qu’il ferait tout « pour protéger le gouvernement polonais contre l’isolement politique » au sein de l’UE. « Je pense que nous trouverons de bonnes solutions pour cela », a-t-il ajouté L’ancien Premier ministre polonais a lancé un appel à tous les Etats membres de l’UE, les invitant à « faire attention aux ponts qu’ils brûlent, car une fois que ceux-ci ont disparu, il n’est plus possible de les emprunter ». « Aujourd’hui, cette phrase s’applique spécialement au gouvernement polonais », a-t-il poursuivi. La Première ministre polonaise Beata Szydlo, contrariée par la réélection de Donald Tusk, a indiqué qu’elle comptait bloquer les conclusions du sommet qui doivent être adoptées jeudi soir par les dirigeants des 28 pays de l’UE.

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