Michel Temer. © Belga

Neuf ministres du président Temer visés par la justice

Une nouvelle étape décisive du scandale de corruption Petrobras a été franchie mardi au Brésil, avec le feu vert de la Cour suprême pour l’ouverture d’enquêtes visant notamment neuf ministres du gouvernement du président conservateur Michel Temer.

Au total, 108 personnalités politiques de premier plan, y compris des dizaines de députés et sénateurs, figurent sur une liste de personnes protégées par une immunité, dressée par Edson Fachin, juge du Tribunal suprême fédéral, la plus haute juridiction du pays.

Toutes sont soupçonnées d’être impliquées dans un vaste réseau de corruption ayant détourné plus de deux milliards de dollars de la compagnie pétrolière d’État, selon ce document auquel l’AFP a eu accès.

Plusieurs ministres clé figurent dans cette liste, dont l’influent Eliseu Padilha, chef de la Maison civile, qui a rang de quasi-Premier ministre dans le système politique brésilien.

Sont aussi visés le ministre des Affaires étrangères, Aloysio Nunes, nommé en mars, ou le ministre de l’Agriculture, Blairo Maggi, en évidence lors du scandale de viande avariée qui a secoué le Brésil ces dernières semaines.

En mars, le procureur général du Brésil, Rodrigo Janot, avait demandé l’ouverture de 83 enquêtes contre des ministres et parlementaires jouissant d’une immunité et qui ne peuvent être jugés que par la Cour suprême. Le nom du président actuel Michel Temer a été cité dans l’affaire, bien qu’il n’ait pas été officiellement mis en cause.

L’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), icône de la gauche, a été inculpé dans plusieurs volets de l’enquête. Le juge Fachin a renvoyé son cas vers d’autres instances, dans la mesure où il ne jouit plus de l’immunité réservée aux chefs d’Etat, ministres ou parlemenaires. C’est aussi le cas de sa dauphine, Dilma Rousseff (2011-2016), destituée l’an dernier pour maquillage des comptes publics.

La requête du procureur a été envoyée sur la base des confessions explosives de 77 anciens cadres du géant du BTP Odebrecht ayant noué des accords avec la justice contre de futures remises de peine.

Selon un décompte du site du journal Estado de Sao Paulo, le premier a avoir eu accès à la liste, sont aussi visés 29 sénateurs et 42 députés, dont les présidents des deux chambres du Congrès. Plusieurs caciques du parti de M. Temer le PMDB (centre-droit), sont aussi mis en cause, notamment l’influent sénateur Romero Juca.

Parmi les autres politiciens de premier plan en ligne de mire, Aecio Neves, du PSDB (centre), défait en 2014 lors du second tour des dernières élections présidentielles par Dilma Rousseff.

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