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Netanyahu salue la fermeture de la représentation palestinienne à Washington

Le Vif

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est félicité mardi de la décision des Etats-Unis de fermer le bureau de représentation palestinienne à Washington, la dernière d’une série de mesures prises par Donald Trump à l’encontre des Palestiniens.

Le même jour, les Palestiniens ont annoncé avoir ravivé leurs efforts contre Israël à la Cour pénale internationale (CPI).

En fermant la mission à Washington, qui fait office d’ambassade de l’Autorité palestinienne dans le pays, « les Etats-Unis ont pris la bonne décision », a affirmé M. Netanyahu dans un communiqué.

« Israël soutient la décision américaine dont l’objectif est de dire aux Palestiniens qui refusent de négocier et se livrent à des attaques contre Israël lors de forums internationaux que ce n’est pas ainsi qu’ils peuvent parvenir à la paix », a ajouté le Premier ministre.

La décision américaine, annoncée lundi, est justifiée juridiquement par les démarches palestiniennes visant à traîner les dirigeants israéliens devant la CPI. Mais Washington accuse également les dirigeants palestiniens de refuser de parler avec l’administration de Donald Trump ou d’engager des négociations avec Israël. « L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) n’a pris aucune mesure pour permettre le début de négociations directes et significatives avec Israël », selon la porte-parole du département d’Etat américain Heather Nauert.

Dans un communiqué, elle a assuré que Washington avait permis jusqu’ici aux Palestiniens de garder leur mission diplomatique uniquement pour qu’ils s’engagent dans un effort de paix.

« Au contraire, les dirigeants de l’OLP ont condamné le plan de paix américain sans même l’avoir encore vu et ont refusé de parler avec le gouvernement américain au sujet de ses efforts de paix », a-t-elle ajouté. En conséquence, « l’administration a décidé que le bureau de l’OLP à Washington allait fermer pour l’instant », a-t-elle annoncé.

« Crimes de guerre »

Les responsables palestiniens ont gelé tout contact avec le gouvernement américain depuis que le président Donald Trump a reconnu, fin 2017, Jérusalem comme capitale d’Israël.

Cette décision unilatérale, rompant avec des décennies de consensus international, a ulcéré les Palestiniens qui y voient la négation d’une de leurs revendications les plus essentielles: que Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël, soit la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

La fermeture de la mission palestinienne s’ajoute à une rafale de mesures prises en l’espace de quelques semaines par l’administration Trump, dont l’annulation de plus de 200 millions de dollars d’aide bilatérale et l’arrêt du financement de l’agence onusienne prodiguant ses services à des millions de réfugiés palestiniens (Unrwa).

L’Unrwa, qui apporte son aide à plus de trois millions de réfugiés palestiniens, dit faire face à une « crise financière sans précédent » et avoir besoin de quelque 200 millions de dollars pour pouvoir notamment maintenir ses écoles et centres de santé ouverts jusqu’à la fin de l’année.

Au lendemain de l’annonce de la fermeture de leur mission à Washington, les Palestiniens ont fait savoir qu’ils avaient livré à la CPI de nouveaux éléments constitutifs de « crimes de guerre » israéliens contre le village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie occupée.

Les Palestiniens avaient déjà saisi la CPI au sujet de ce village de tôle et de toile où vivent environ 200 bédouins. La Cour suprême israélienne a donné son feu vert à sa destruction. La France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont appelé mardi Israël à renoncer à détruire ce village.

Le dossier des Palestiniens comprend les « crimes » de transfert forcé de population, de « nettoyage ethnique » et de destruction de propriétés civiles, a indiqué le responsable palestinien Saëb Erakat devant la presse à Ramallah.

Les Palestiniens ont aussi demandé à la CPI d’accélérer l’examen des autres dossiers présentés sur les agissements israéliens également constitutifs de crimes de guerre selon eux, survenus lors de la guerre de 2014 dans la bande de Gaza ou en lien avec la colonisation, a ajouté M. Erakat.

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