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Naufrage en Italie : la capacité du paquebot mise en cause ?

Le naufrage du Costa Concordia a déjà fait six victimes. Actuellement, seul le commandant est mis en cause. Mais embarquer 4 000 personnes sur un paquebot, ne constitue-t-il pas déjà une prise de risque en soi ? Nous avons posé la question à André Hage, ingénieur à l’université de Liège et spécialiste en sécurité maritime.

Transporter plus de 4.000 personnes sur un bateau, n’est-ce pas une trop grande prise de risque en cas d’accident ?

Je ne pense pas. Ces bateaux sont conçus pour transporter sans risque ce nombre de personnes et ils sont dessinés en tenant compte des paramètres de sécurités définis par l’International Maritime Organisation (IMO).

Ces règles de sécurités ont été mises en place après le naufrage du Titanic. Elles sont adaptées à chaque nouvel accident, en fonction des exigences actuelles de constructions et sont ajustées selon la capacité de chaque bateau.

Toutes les embarcations ont une procédure à exécuter en cas d’accident. C’est l’International Safety Management (ISM). Il y a des audits réguliers et aucun bateau ne peut quitter un port sans le certificat qui assure que la sécurité est garantie.

Ne pensez-vous pas qu’il faudrait revoir à la baisse la capacité des bateaux de croisière pour éviter ce genre d’accident ?

L’accident survenu en Italie est triste, mais je ne pense pas qu’il faille mettre en cause la construction ou la capacité du bateau. Il n’est pas nécessaire de faire machine arrière. Au niveau scientifique, beaucoup d’efforts ont été fournis pour arriver à mettre à l’eau ce type de navire et pour en optimiser la sécurité.

Toutes les deux semaines, l’équipage fait un entraînement d’évacuation et tous les trois mois il fait une simulation lors de laquelle tous les canots de sauvetage sont mis à l’eau. Malheureusement, lors de ces entraînements, la dimension humaine n’est pas prise en compte. Et le plus souvent, dans un naufrage, les mouvements de foules et la panique compliquent l’évacuation de manière considérable. Des spécialistes sont en train de développer des programmes qui pourraient permettre de tenir compte de la composante humaine lors des entraînements.

Comment fait-on pour évacuer les personnes qui sont encore coincées dans le bateau ?


C’est très délicat. On ne peut pas ouvrir la coque du bateau n’importe comment. Il faut être attentif aux appels d’air qui peuvent survenir au moment de l’ouverture et qui pourraient remplir certaines poches d’air encore présentes et noyer d’éventuels survivants.

Les sauveteurs et les ingénieurs présents sur place sont très expérimentés. A l’heure actuelle, il n’est pas exclu que l’on retrouve encore des survivants parmi les 17 personnes toujours portées disparues.

Le Vif.be, MG

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