Michelle Obama © AFP

Michelle Obama à guichets fermés à Londres pour présenter ses mémoires

Le Vif

L’amour, le mariage, l’éducation des filles et des conseils aux jeunes femmes noires: l’ex « First Lady » Michelle Obama a répondu lundi soir aux questions de l’écrivaine féministe nigériane Chimamanda Ngozi Adichie en présentant ses mémoires à Londres à guichets fermés devant un public conquis d’avance.

Son enfance et son éducation dans une banlieue modeste de Chicago? « Nous devions exceller ». Sa vie à la Maison Blanche? « Une partie seulement de ce qui me définit ». La mort de son père: « il y a encore un vide en moi ». Michelle Robinson Obama, 54 ans, a répondu avec franchise aux questions parfois très personnelles de l’écrivaine nigériane, sans toutefois aborder directement la politique.

Il s’agissait plutôt pour l’ancienne Première dame, comme dans son livre « Becoming » (« Devenir » dans sa version française), de transmettre une leçon de vie en insistant sur l’importance de l’éducation des filles, thème qui lui tient particulièrement à coeur.

La soirée s’est déroulée dans le théâtre de Southbank, plein à craquer, où le maire de Londres Sadiq Khan côtoyait des jeunes femmes noires en robes scintillantes, avec un public largement féminin.

« Parlons du beau parti », a lancé Chimamanda à propos de Barack, l’ex-président américain, dont le nom a déchainé à chaque fois des cris d’enthousiasme dans le public. « Il ne joue pas à des petits jeux, les gars, c’est une qualité très attirante », a répliqué Michelle, provoquant rires et applaudissements enthousiastes.

« Diabolisée »

Chimamanda a ensuite demandé à Michelle quel était son message aux jeunes femmes noires. La « First Lady » a rappelé les dures attaques dont elle a été l’objet notamment pendant la campagne électorale: « Ce qui arrive aux femmes noires, c’est que vous devenez une caricature (…) vous êtes diabolisée: en colère, trop bruyante, trop tout… Alors sortez ça de votre tête. Et dites-vous: je suis bien comme je suis ».

Elle a fait rire, souvent, en assurant avec humour qu’elle avait soutenu son mari pendant sa première campagne parce qu’elle pensait qu’il ne gagnerait pas. Ou en évoquant ses problèmes de couple et le recours à un conseiller conjugal car « parfois, vous avez envie de le balancer par la fenêtre ».

Mais le ton était plus sérieux pour dire qu’elle continuerait à « travailler sur l’éducation des filles le reste de [sa] vie ».

Michelle Obama avait d’ailleurs entamé la journée en rendant visite à une école dans le nord de Londres, où elle était venue alors qu’elle était Première dame en 2009.

Elle y aura fait une allusion directe à la politique – « l’amertume et la méchanceté que vous voyez en politique » – sans toutefois mentionner le nom du président Donald Trump.

Elle tacle pourtant dans son livre sa mysoginie, s’étonnant que les femmes aient pu voter pour lui et expliquant qu’elle ne lui « pardonnera jamais » la polémique sur le lieu de naissance de son mari.

Selon son éditeur Penguin Random House (PRH), « Becoming » s’est déjà vendu à plus de deux millions d’exemplaires aux États-Unis et au Canada en deux semaines seulement. Déjà traduit dans 31 langues, il est en tête des ventes au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne et en France, selon PRH.

L’auteure, après une tournée aux États-Unis, a dû reporter les deux autres étapes de sa tournée européenne, Paris et Berlin, pour assister aux obsèques de l’ancien président George H.W. Bush, décédé vendredi.

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