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Medvedev promet de durcir la politique antiterroriste de Moscou

En visite « surprise » au Daguestan jeudi, au lendemain d’un double attentat suicide dans cette région, le président russe a exigé de nouvelles mesures « dures » et « sévères ».

Le président russe, Dmitri Medvedev, semble ne pas vouloir se démarquer de son prédécesseur, Vladimir Poutine, dans le conflit qui oppose la Russie à ses provinces caucasiennes rebelles. Lors de son déplacement dans la capitale du Daguestan ce jeudi, il a déclaré que « la liste des mesures de lutte contre le terrorisme » devait « être étendue ». Il a ajouté que celles-ci ne devaient « pas seulement être plus efficaces, mais dures, sévères et préventives ». Une réponse « coup de poing » à la série d’attentats que subit la Russie depuis lundi, d’abord à Moscou puis dans cette même province du Daguestan.

« Il faut punir », a-t-il ajouté lors d’une réunion avec les dirigeants des régions du Caucase du Nord, parmi lesquels ceux du Daguestan, de l’Ingouchie et de la Tchétchénie.

Deux attentats suicide visant la police mercredi à Kizliar, au nord du Daguestan, ont fait 10 morts, parmi lesquels neuf policiers. Et dans la nuit de mercredi à jeudi, deux personnes ont été tuées par l’explosion de leur voiture, soupçonnée d’être bourrée d’explosifs, dans la région de Khassaviourt, dans l’ouest de la république.

Vilains médias

Dans la même optique et lors de cette même réunion avec les dirigeants du Caucase du Nord, Dmitri Medvedev s’est adressé aux médias russes. Ils ne « doivent pas diviser la société sur la question de la lutte contre le terrorisme. Autrement nous deviendrons plus faibles et notre nation qui commence à renaître va se transformer en bouillie ».

« On ne peut pas opposer la lutte contre les bandes et la vie des gens », a-t-il poursuivi, alors que la presse russe a sévèrement critiqué ces derniers jours les méthodes de la lutte contre le terrorisme à la suite des attentats à Moscou et au Daguestan qui ont fait près de 50 morts. « C’est immoral, vilain, cela ne se fait dans aucun pays du monde civilisé qui lutte contre le terrorisme », a-t-il souligné, annonçant peut-être une prochaine vague de représailles vis-à-vis des médias.

NTV, Izvestia, Novaïa Gazeta…

Certains sont d’ailleurs devenus victimes par le passé de leurs couvertures des attaques terroristes. Parmi eux, la chaîne indépendante NTV, qui est passée en 2003 sous le contrôle de l’Etat après avoir avoir couvert la prise d’otages au théâtre de la Doubrovka à Moscou, dans laquelle 130 personnes avaient péri en octobre 2002.

En 2004, le rédacteur en chef du quotidien Izvestia a été licencié pour la couverture d’une autre prise d’otages, à l’école de Beslan (Ossétie du Nord), qui s’est soldée par la mort de 330 personnes. Son journal avait publié deux pages entières de photos, sans aucun commentaire.

Sans compter le journal Novaïa Gazeta, qui a vu six de ses collaborateurs assassinés, parmi lesquels la journaliste Anna Politkovskaïa. Elle est devenue l’emblème de l’opposition au pouvoir politique. Le journal dénonçait, entre autres, la répression que subit la population tchétchène.

Annabel Benhaiem

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