Mark Zuckerberg a engagé le cabinet d'avocats américain WilmerHale, dirigé par l'ancien conseiller spécial du président George Bush. © Getty Images

Mark Zuckerberg VS Congrès : le PDG de Facebook est-il prêt à témoigner ?

Stagiaire Le Vif

Suite à l’affaire de Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg va comparaître devant le Congrès ce mardi 10 avril. Le patron du réseau social est-il réellement préparé à cette épreuve ?

Ce mardi, Facebook fait face à un test ultime: peut-on lui faire confiance ou doit-on le supprimer définitivement ? Devant le Congrès, Mark Zuckerberg va devoir défendre son bébé. Sous pression, le PDG a anticipé les auditions : il a déjà préparé son témoignage de A à Z.

Pour ce faire Mark Zuckerberg s’est entouré d’une armée de communicants qui le coachent depuis l’annonce de son audience. Cet événement diffère en effet de ses rencontres habituelles avec les médias : son équipe de relations publiques ne sera pas présente pour sélectionner les questions auxquelles devra répondre le PDG américain.

Et le Congrès ne va certainement pas y aller de main morte, rapporte The Guardian. « Le Congrès, c’est du théâtre. Plus que de vouloir chercher à en apprendre davantage [sur les données manquantes], ils vont vouloir faire mal. Ils voudront montrer qu’ils sont sensibles au mécontentement du public face à la manière dont Facebook a géré le problème« , a déclaré Ari Ratner, fondateur du cabinet de conseil en communication Inside Revolution et ancien responsable de l’administration officielle de Barack Obama.

Première étape : admettre son erreur et s’excuser

Alors qu’il s’était muré dans son silence depuis la révélation du scandale, le patron de Facebook prend enfin la parole le mercredi 21 mars. Le milliardaire s’excuse… Cinq jours après la révélation de l’affaire, il reconnaît sur sa propre page que Facebook a « fait des erreurs » et admet sa « responsabilité dans ce qui se passe« .

Le mercredi soir, Mark Zuckerberg est interviewé sur le plateau de CNN. Il répète alors qu’il est « désolé de ce qui s’est passé ». « Notre responsabilité est de faire en sorte que cela ne se reproduise pas ». C’est alors qu’il annonce qu’il « serait heureux » de venir témoigner devant le Congrès américain. Chose promise, chose due…

https://twitter.com/CNN/status/976628598357475328CNNhttps://twitter.com/CNN

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0

Il ne s’arrête pas là. Ce lundi 09 avril, Mark a divulgué, en avance, le texte de son intervention : « Nous n’avons pas fait assez pour empêcher ces outils d’être utilisés de façon malintentionnée et c’était une grosse erreur. C’était mon erreur et je suis désolé« , des propos rapporté par Le Temps.

Mettre en avant les changements prévus

D’après The Guardian, Zuckerberg se voudra apologétique lors de son témoignage. Il désire mettre en évidence les changements radicaux que la société a déjà annoncés concernant les outils de confidentialité et la façon dont les tiers peuvent accéder aux données sur la plateforme. En mettant en avant les transformations, le PDG espère peut-être montrer qu’il a appris de ses erreurs.

Un autre sujet qu’il devra aborder devant le Congrès, d’après le journal anglais, est probablement la conformité mondiale de Facebook avec le règlement général sur la protection des données (GDPR), introduit dans l’Union européenne en mai dernier.

« Il doit clairement s’excuser personnellement et espérer qu’il esquivera ainsi de nouvelles réglementations américaines« , a déclaré Jeffrey Chester, directeur exécutif du Center For Digital Democracy. « Il ne veut pas de réglementations plus strictes« .

Lobbying et argent : meilleure défense

La compagnie met toutes les chances de son côté en investissant beaucoup d’argent dans sa défense. En effet, Mark Zuckerberg a engagé le cabinet d’avocats américain WilmerHale, dirigé par Reginald Brown, l’ancien conseiller spécial du président George Bush. Un homme qui pourra l’entraîner sur les meilleures stratégies pour gérer la situation, selon le New York Times.

D’après The Economic Times, Facebook aurait également mis en place des audiences simulées impliquant son équipe de communication et des conseillers extérieurs jouant le rôle du Congrès. « Pour tous les principaux PDG, et maintenant pour Mark Zuckerberg, c’est un rite de passage« , a expliqué Reed E. Hundt, l’ancien président de la Federal Communications Commission. « Facebook est devenu si important – pas seulement pour les affaires, mais pour la société en général – qu’il ne peut éviter de se retrouver devant les membres du Congrès« .

Facebook renforce aussi son lobbying puisque l’entreprise a déjà dépensé près de 12 millions de dollars dans cette activité en 2017. Et d’après The Guardian, elle serait actuellement en train de recruter des spécialistes en communication politique.

Zuckerberg n’a pas que son rendez-vous face au Congrès ce mardi, il doit aussi se rendre mercredi devant le Comité de l’énergie et du commerce de la Chambre. Mais, plus que tout, il doit impressionner un autre auditoire cette semaine : les employés de Facebook, qui ont commencé à remettre en question son leadership de l’entreprise.

Chavagne Mailys

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire