Marianne Thyssen © BELGA

Marianne Thyssen veut stimuler les compétences des Européens

Le capital humain a beau être l’atout économique principal de l’Europe, un Européen sur cinq a toujours des difficultés pour lire ou calculer, et 40% des Européens n’ont pas les compétences numériques de base nécessaires pour le marché de l’emploi actuel.

Par ailleurs, quatre employeurs sur dix cherchent des personnes avec un profil adapté. La commissaire européenne à l’Emploi, Marianne Thyssen, lancera la semaine prochaine une série d’initiatives centrées sur les compétences.

Outre l’emploi, les affaires sociales et la mobilité des travailleurs, les compétences font aussi partie du paquet d’attributions de la commissaire belge. « Cela a été un choix exprès du président Juncker. Les compétences faisaient auparavant partie de l’enseignement, mais c’est un instrument important dans une politique qui ne veut abandonner personne sur le marché du travail et qui souhaite une économie créative, innovante et compétitive », explique Marianne Thyssen.

Cette approche se traduit désormais dans le « New Skills Agenda ». Un des piliers de cet agenda est la garantie de compétences, un écho de la garantie pour la jeunesse (qui prévoit que chaque jeune de moins de 25 ans doit recevoir dans les quatre mois de la fin de ses études ou de la perte d’un emploi une offre d’emploi, de formation ou de stage, ndlr) qui doit inciter les États membres à proposer aux adultes faiblement scolarisés un trajet sur mesure permettant de s’assurer d’un minimum de compétences de base.

« Disposer de ces compétences de base doit être un droit de base », affirme Marianne Thyssen. Les chiffres montrent qu’il y a encore du pain sur la planche. Vingt pour cent des Européens (14% des Belges) ont du mal à lire et à écrire, 24% à calculer (13% des Belges) et 41% (40% en Belgique) n’ont pas les compétences numériques de base nécessaires pour exercer 90% des emplois actuels.

Mme Thyssen prévoit aussi des initiatives pour renforcer l’attractivité de l’enseignement technique (« cela ne doit pas être un plan B ») et pour évaluer plus rapidement les compétences des migrants. Une boîte à outils spécifique sera proposée pour tester les compétences des demandeurs d’asile, des réfugiés reconnus et d’autres migrants par rapport aux systèmes européens de qualifications.

Parallèlement, 40% des employeurs (et près de 60% en Belgique) disent éprouver des difficultés pour trouver des personnes avec les bonnes compétences. Marianne Thyssen propose notamment de mettre sur pied des plates-formes proposant de l’information sur les compétences qui seront nécessaires à l’avenir dans un certain secteur. Un projet-pilote sera lancé dans six secteurs, dont l’industrie automobile et le tourisme.

La balle est en fait surtout dans le camp des États membres. « Nous donnons une direction et nous essayons de susciter l’engagement chez les États membres », affirme la commissaire. Des incitants financiers peuvent aider. Les fonds structurels européens 2014-2020 disposent ainsi de 30 milliards d’euros qui peuvent être investis dans le développement des compétences.

La Belgique aussi peut faire appel à ces fonds pour développer la formation. « Nous ne sommes certainement pas le meilleur élève de la classe en matière d’apprentissage et d’opportunités sur le marché du travail pour les personnes plus âgées, pour les migrants et pour les personnes peu formées », a reconnu la commissaire belge.

Contenu partenaire