Marée noire: début d’évacuation à l’approche de la tempête

BP et les autorités américaines ont commencé jeudi à évacuer une partie de la flottille qui lutte contre la marée noire dans le golfe du Mexique à l’approche d’une tempête tropicale, ce qui risque de retarder les opérations destinées à mettre un terme à la pollution.

BP et les autorités américaines ont commencé jeudi à évacuer une partie de la flottille qui lutte contre la marée noire dans le golfe du Mexique à l’approche d’une tempête tropicale, ce qui risque de retarder les opérations destinées à mettre un terme à la pollution.

Le Centre national des ouragans américain (NHC) a indiqué jeudi que ce qui était jusqu’à présent une dépression tropicale s’était transformé en tempête, avec des vents atteignant 65 kmh. Le responsable des opérations de lutte contre la marée noire pour l’administration américaine, Thad Allen, avait auparavant indiqué que si les vents dépassaient 63 kmh, il ordonnerait probablement l’évacuation des principaux bateaux et plateformes présents sur la zone.

En revanche, le dispositif qui a permis de stopper provisoirement le flot de pétrole s’échappant du puits endommagé pourra rester en place et ainsi éviter une aggravation de la pollution, avait indiqué Thad Allen. « Si nous devons évacuer, nous sommes prêts à laisser le puits bouché », avait-il déclaré. L’amiral des garde-côtes Paul Zukunft a annoncé dans la matinée une évacuation partielle de la flottille. « La protection des équipements et des équipages est la priorité absolue pour pouvoir répondre avec le maximum de moyens à ce que la tempête peut réserver à cette énorme opération » de lutte contre la marée noire, a-t-il expliqué.

Un retard de deux semaines

La décision d’évacuer tous les bateaux et ingénieurs qui s’activent pour mettre en oeuvre les solutions destinées à boucher définitivement le puits de pétrole à l’origine de la catastrophe retarderait de deux semaines ces travaux.

L’entonnoir, qui a été posé jeudi dernier sur le puits endommagé permettant de le boucher au moins provisoirement, a déjà permis la raréfaction du brut dans le Golfe: les autorités américaines et BP qui récupéraient jusqu’à il y a quelques jours 25.000 barils de brut quotidiennement à la surface des eaux n’en ont en effet récupéré mercredi que 56 barils.

« Cela fait une semaine qu’il n’y a plus de pétrole qui se déverse (…) Quand vous volez au-dessus du golfe, vous voyez nettement la différence », a déclaré jeudi le directeur d’exploitation de BP, Doug Suttles. « Une grande partie du pétrole à la surface a été récupéré ou s’est naturellement dispersé avec l’aide de Dame nature », a-t-il ajouté.

L’agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) a d’ailleurs annoncé jeudi la réouverture à la pêche d’un tiers de la zone du golfe du Mexique fermée après le début de la marée noire fin avril.

La famille Obama en vacances en Floride

La Maison Blanche a indiqué que le président Barack Obama, son épouse Michelle et leurs deux fillettes se rendront en vacances en Floride le week-end du 14 août pour montrer leur solidarité avec les zones touchées.

Une étude publiée jeudi souligne que la marée noire pourrait faire perdre 22,7 milliards de dollars en recettes touristiques aux cinq Etats américains riverains dans les trois prochaines années. Mais la marée noire modifie aussi un peu plus chaque jour les habitudes et pratiques du secteur pétrolier. Quatre grands groupes, les américains ExxonMobil, Chevron, ConocoPhillips et l’anglo-néerlandais Shell ont ainsi décidé de consacrer collectivement un milliard de dollars à la préparation d’un système de réponse commun aux futures éventuelles marées noires.

Un juge américain a aussi ordonné l’arrêt de travaux d’exploration offshore de pétrole et de gaz au large de la côte nord de l’Alaska, estimant que les études environnementales sur les conséquences de ce projet n’étaient pas suffisantes.

LeVif.be, avec Belga

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