© Reuters

Mali: pas de heurts et une forte mobilisation pour élire le nouveau président

Le Vif

Les Maliens ont voté dimanche sans incidents et en nombre au premier tour d’une présidentielle pour tourner la page de 18 mois d’une crise politique et militaire qui a plongé leur pays dans le chaos. La plupart des bureaux ont fermé à 18H00 locales (20 h). Les résultats provisoires et officiels doivent être publiés au plus tard vendredi.

Des observateurs nationaux indépendants ont constaté « une grande mobilisation des électeurs », surtout dans le Sud où se trouve Bamako, où des journalistes de l’AFP ont aussi constaté une forte mobilisation. Le Sud regroupe environ 90% des quelque 6,9 millions d’électeurs inscrits.

Dans les villes du Nord, Kidal, Gao et Tombouctou, région qui a subi en 2012 la violence et l’occupation de rebelles touareg et de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, le vote s’est tenu sous la surveillance de casques bleus de la force de l’ONU, la Minusma, et de l’armée malienne assistés par les 3.200 soldats français restés au Mali.

Un des groupes jihadistes qui ont occupé le Nord, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avait menacé samedi de « frapper » les bureaux de vote et tenté de dissuader « les musulmans maliens » de prendre part au scrutin.

Vingt-sept candidats ont participé à ce premier tour dont deux grands favoris: Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre, et Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances et ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire (Uémoa). Après avoir voté à Bamako entouré d’une cohorte de partisans, Ibrahim Boubacar Keïta, a affirmé qu’après cette élection, « seul le Mali sera gagnant » pour « oublier le cauchemar » qu’il vient de vivre. « Aujourd’hui, il faut tourner la page », a de son côté déclaré Soumaïla Cissé en votant dans la capitale. « Il faut retourner dans le calme à des institutions républicaines ». Le président par intérim, Dioncounda Traoré, qui ne se présentait pas, a voté dans un lycée de Bamako, affirmant à la presse que c’était « le meilleur scrutin » que le Mali ait organisé depuis son indépendance de la France en 1960.

Encore incertain à quelques jours du scrutin, le vote a finalement pu se tenir à Kidal, bastion des Touareg et de leur rébellion dans le nord-est du pays où les tensions entre communautés touareg et noires restent vives. Mais la participation y a été très faible, a constaté l’AFP, et une soixantaine de partisans de la rébellion ont manifesté pour « l’indépendance de l’Azawad », nom donné par les Touareg au nord du Mali

A Tombouctou, comme à Kidal et Gao, les bureaux de vote étaient surveillés par des soldats maliens et de la Minusma qui fouillaient les électeurs avnt qu’ils n’aillent voter.

Cette élection intervient six mois après le début en janvier d’une intervention militaire internationale menée par la France pour stopper une avancée vers le Sud des islamistes armés et les chasser du Nord qu’ils occupaient depuis neuf mois. Un second tour aura lieu le 11 août, sauf victoire surprise dimanche d’un des favoris.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire