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Macédoine: législatives anticipées en avril 2016 pour surmonter la crise politique

La Macédoine va organiser des législatives anticipées avant la fin avril 2016, soit deux ans avant l’échéance des quatre années, pour mettre fin à la crise politique qui secoue cette ex-république yougoslave.

« Il a été convenu d’organiser des élections anticipées avant la fin du mois d’avril de l’année prochaine », a dit à la presse le commissaire de l’UE chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, Johannes Hahn, après avoir rencontré dans la journée les dirigeants des conservateurs au pouvoir et de l’opposition de gauche.

Une nouvelle réunion entre les principaux responsables politiques est prévue pour la semaine prochaine à Bruxelles afin de finaliser les détails de cet accord, a précisé M. Hahn. La Macédoine, pays de 2,1 millions d’habitants, en majorité slaves, comptant une forte minorité albanaise (un quart de la population), est en proie depuis les précédentes élections législatives, en avril 2014, à une grave crise politique.

L’opposition de gauche refuse de participer aux travaux du parlement et accuse le pouvoir conservateur de corruption tandis que le gouvernement profère des accusations d' »espionnage » à l’adresse de ses détracteurs.

L’opposition accuse également le Premier ministre, Nikola Gruevski, de corruption, de dérive autoritaire et d’avoir mis sur écoute 20.000 personnes, dont des hommes politiques, des journalistes et des chefs religieux.

M. Gruevski, leader du parti au pouvoir (VMRO-DPNE), son allié au gouvernement Ali Ahmeti, chef du principal parti des Albanais de Macédoine (DUI), le chef du principal parti d’opposition macédonien (SDSM) Zoran Zaev et Menduh Thaçi, chef du principal parti d’opposition albanais (DPA), ont rencontré mardi le commissaire européen.

Une première réunion les regroupant avait été organisée, sous pression internationale, juste après les violences meurtrières des 9 et 10 mai entre forces de l’ordre macédoniennes et un commando d’origine albanaise à Kumanovo (nord) ayant fait 18 morts, dont huit policiers.

Ces incidents meurtriers, venus s’ajouter à la crise politique, avaient provoqué la vive inquiétude de l’Otan et de l’UE, et réveillé la crainte d’un conflit similaire à celui de 2001, qui avait opposé pendant six mois les forces armées macédoniennes aux rebelles albanais réclamant davantage de droits pour leur communauté.

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