Julian Assange, fondateur de WikiLeaks au côté du ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patino, lors d'une conférence de presse à l'ambassade équatorienne où Assange a trouvé refuge depuis 2012, Londres, août 2014 © Reuters

Londres refuse à Julian Assange un sauf-conduit pour examen médical

Le Vif

La Grande-Bretagne a refusé d’accorder un sauf-conduit à Julian Assange afin que le fondateur de WikiLeaks soit examiné pour une « forte douleur » à l’épaule droite, a dénoncé mercredi le chef de la diplomatie équatorienne, Ricardo Patiño.

« Nous avons sollicité le gouvernement britannique afin qu’il octroie un sauf-conduit pour raison strictement humanitaire, en coordination avec le gouvernement équatorien, afin que Julian Assange passe une IRM », a déclaré M. Patiño lors d’une conférence de presse.

« La réponse que nous avons reçue du Royaume-Uni est qu’il peut sortir de l’ambassade à tout moment et pour toute aide médicale que ce soit, mais que le mandat d’arrêt européen de M. Assange reste en vigueur », a précisé le ministre équatorien des Affaires étrangères.

Un peu plus tôt mercredi, M. Patiño avait déclaré à la télévision d’Etat Gama que le Royaume-Uni devrait donner un sauf-conduit au fondateur de WikiLeaks afin qu’il « puisse bénéficier du droit d’asile que (Quito) lui a octroyé, comme il se doit dans une relation internationale respectueuse ».

Julian Assange, accusé de viol par une Suédoise depuis 2010, s’est réfugié en juin 2012 à l’ambassade d’Equateur, dans le quartier londonien de Knightsbridge, près de Hyde Park.

Visé par un mandat d’arrêt européen, il refuse de se rendre en Suède de crainte d’être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication en 2010 par WikiLeaks de 500.000 documents classés secret défense sur l’Irak et l’Afghanistan, et de 250.000 communications diplomatiques.

« Nous ne demandons pas de sauf-conduit pour qu’il vienne en Equateur. Nous demandons un sauf-conduit spécial de seulement quelques heures afin qu’il passe l’IRM et revienne », a souligné M. Patiño, précisant que la demande avait été présentée à la suite de la prescription d’un médecin venu à l’ambassade examiner Julian Assange pour une lésion de l’épaule droite.

La police britannique a annoncé lundi l’arrêt de la surveillance physique 24h/24 de l’ambassade équatorienne, estimant qu' »il est disproportionné d’avoir une présence permanente d’officiers ». Mais Scotland Yard a averti que « l’opération pour arrêter Julian Assange continue ».

L’Australien de 44 ans était jusqu’à la mi-août également accusé d’agression sexuelle, mais cette accusation est entre temps tombée sous le coup de la prescription, cinq ans après les faits présumés.

M. Patiño a estimé mercredi que Julian Assange « n’a aucune raison de commettre des irrégularités. Et la police britannique n’avait donc pas à dépenser tant d’argent pour déployer tant de policiers, de véhicules devant l’ambassade. »

Il a rappelé que la Suède et l’Equateur négociaient actuellement un « accord d’assistance pénale internationale ».

Stockholm souhaiterait que cet accord de coopération aboutisse avant la fin de l’année et permette à la justice suédoise d’interroger Julian Assange dans l’ambassade.

Mais M. Patiño a souligné qu' »aucune date n’est encore fixée car ils (les Suédois) n’ont fait que récemment » la demande d’interrogatoire.

WikiLeaks, qui a créé un site internet pour dénoncer le « gaspillage gouvernemental » (govwaste.co.uk) représenté par la surveillance de l’ambassade, affirme que le coût total pour les contribuables britanniques s’élève à 12,59 millions de livres (16,96 millions d’euros).

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