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Lombok: exode de touristes après un séisme meurtrier

Le Vif

Des touristes inquiets se sont précipités mardi sur des bateaux et vers l’aéroport de Lombok pour quitter cette île indonésienne frappée par un second séisme meurtrier en une semaine, tandis que les équipes de secours tentaient de rejoindre des zones très endommagées pour apporter de l’aide aux survivants.

Le tremblement de terre de magnitude 6,9 survenu dimanche soir a tué au moins 98 Indonésiens et endommagé des milliers de bâtiments, une semaine après un autre séisme qui avait tué au moins 17 personnes sur cette île touristique volcanique.

Les secouristes ont repris les recherches mardi pour tenter de retrouver des survivants et retirer des corps de victimes dans les décombres de maisons, mosquées et écoles détruites par ce nouveau séisme qui a été ressenti aussi sur l’île voisine de Bali, la plus touristique de l’archipel d’Asie du Sud-Est.

Plus de 20.000 personnes seraient sans domicile sur l’île de Lombok, et 236 ont été sérieusement blessées, selon les autorités indonésiennes qui ont fait état d’un manque de personnel médical et de produits de base.

Des équipes de secours déblayaient mardi les débris d’une mosquée qui s’est effondrée dans le village de Lading-Lading, dans le nord de Lombok, zone la plus affectée, où les autorités redoutent que des victimes soient prisonnières des décombres.

– Galère d’un vacancier français –

Plus de 4.600 touristes ont été évacués des îles Gili, trois petites îles paradisiaques et prisées des vacanciers pour la plongée sous-marine, situées au nord-ouest de Lombok.

Certains ont raconté les difficultés d’évacuation et le manque d’informations des autorités, à l’image de ce touriste français qui s’est senti « abandonné », sans « aucune information » pendant plus de 24 heures après le séisme.

Logé dans une maison d’hôtes avec sa fille sur l’île de Gili Meno, la plus petite des trois îles, « on n’avait pas d’électricité et aucune information pour savoir quoi faire », a raconté mardi à l’AFP Laurent Smadja, observant que tous les efforts d’évacuation étaient concentrés sur Gili Trawangan, la plus grande des trois îles.

« On a vu que tout le monde partait dans des bateaux, mais aucun bateau ne venait chez nous. Ce matin, Trawangan était désertée, il n’y avait plus de bateaux, plus rien, et nous, on n’avait rien », a raconté par téléphone ce touriste originaire de Paris.

Finalement, « on s’en est sorti avec des habitants (de l’île). Un bateau est venu et nous sommes partis à l’embarcadère » mardi matin, avant de rejoindre l’aéroport international de Lombok dans une voiture d’un particulier, a-t-il ajouté.

De nouvelles secousses se sont produites dans la nuit de lundi à mardi. « Ca a bien tremblé, une réplique nous a fait peur », a encore dit ce touriste, content de pouvoir enfin partir.

Des centaines de touristes inquiets continuaient d’arriver avec leurs bagages au port de Bangsal, le principal port reliant les îles Gili à celle de Lombok. Certains se sont plaints du manque de coordination des autorités et de moyens de transport abordables pour se rendre à l’aéroport.

« Il y a une arrivée massive de gens qui veulent quitter Lombok en raison de rumeurs infondées comme celle d’un tsunami », a déclaré à l’AFP le directeur de l’agence de tourisme de la province des Petites îles de la Sonde occidentale (West Nusa Tenggara), Muhammad Faozal.

Le manager général de l’aéroport de Lombok a indiqué de son côté que des compagnies aériennes avaient affrété des vols supplémentaires depuis lundi et que le personnel de l’aéroport fournissait des couvertures et de la nourriture aux passagers dans le besoin.

L’Indonésie, un archipel de 17.000 îles et îlots, se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique. Ce pays est frappé par de nombreux séismes, mais contrairement aux deux survenus à Lombok, la plupart ne sont guère dangereux.

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